PRIVÉS DU MOMENT DE VÉRITÉ
En temps normal, la semaine amorcée hier aurait dû coïncider avec le début de la première ronde des séries éliminatoires de la Ligue nationale de hockey. Un tournoi duquel pour la quatrième fois en cinq ans le Canadien aurait été exclu. Les séries élimina
Le Tricolore aurait plutôt convoqué les médias à ce que l’on appelle, au sein de la confrérie journalistique, la journée des sacs à poubelle. Cette journée où les joueurs viennent rencontrer Marc Bergevin et Claude Julien pour obtenir l’évaluation de leur saison avant de récupérer leurs effets personnels (parfois dans des sacs de poubelle) et de se faire tordre un bras pour affronter, une dernière fois, les journalistes.
Puisque l’organisation aurait salué, neuf jours auparavant, lors de son dernier match au Centre Bell, la ténacité de ses plus fidèles partisans en invitant chaque joueur à remettre son chandail à un amateur chanceux, le Tricolore aurait peut-être déjà commencé à sombrer dans l’oubli.
En faisant le bilan de cette autre campagne à oublier, Geoff Molson aurait soutenu que le meilleur est à venir, que les jeunes de l’organisation, avec Nick Suzuki en tête, ont progressé et que sans les blessures, son club aurait participé à la grande danse du printemps.
DU BON TEMPS
Pendant ce temps, les Blues de St. Louis s’apprêteraient à défendre leur titre de champions de la Coupe Stanley. Le Lightning, lui, ferait tout pour racheter son élimination expéditive de 2019.
D’ailleurs, le collègue JeanFrançois Chaumont et moi nous apprêterions à amorcer notre neuvième couverture des séries éliminatoires (contrairement au CH, on fait les séries chaque année). Deux mois à parcourir les quatre coins du Canada et des États-Unis pour assister aux meilleurs matchs de hockey de la saison.
J’aurais sans doute fait l’aller-retour St-Alphonse-deGranby-Boston à quelques occasions. Pour voir les Bruins affronter qui ? Les Hurricanes ? Les Blue Jackets ? Les Islanders ? Et pourquoi pas les Rangers dans un bon vieux duel entre deux formations originales ?
Avec un peu de chance, nous aurions eu droit à des confrontations spectaculaires au premier tour. Des chocs entre des rivalités naturelles comme les Penguins et les Flyers.
D’ailleurs, les Flames et les Oilers auraient sans doute croisé le fer en éliminatoires pour la première fois depuis le printemps de 1991. Avec la fameuse saga ayant impliqué Matthew Tkachuk et Zack Kassian au cours de la saison, cet affrontement entre les deux ennemis de l’Alberta aurait été enlevant.
COURSES AUX RECORDS
Sur le plan individuel, Leon Draisaitl, aidé de Connor McDavid, aurait probablement aisément remporté le premier championnat des marqueurs de sa carrière. Il aurait été le troisième Oiler en quatre ans à mettre la main sur ce titre.
On aurait assisté à la conclusion d’une lutte sans merci pour savoir qui de David Pastrnak, Alex Ovechkin et Auston Matthews remporterait le trophée Maurice-Richard.
D’ailleurs, le capitaine des Capitals aurait eu l’occasion de s’approcher un peu plus du record de 894 buts de Wayne Gretzky. Pour l’instant, le compteur du Russe affiche 706 buts et lui confère le huitième rang de l’histoire. À 34 ans et avec 188 buts de retard, chaque match raté ou annulé rendra la tâche d’Ovechkin un peu plus difficile.
On l’oublie, mais Marc-André Fleury est impliqué dans une course similaire chez les gardiens. Les 691 victoires de Martin Brodeur semblent inatteignables, mais avec 466 gains (5e rang), le Sorelois en accuse seulement 85 de retard sur Patrick Roy, installé au deuxième rang. Pour lui aussi, chaque match compte.
MINCE ESPOIR
Cela dit, tous ces scénarios sont encore plausibles. Contrairement aux ligues européennes, incluant la KHL, et tous les circuits nord-américains, à l’exception de la Ligue américaine, le circuit Bettman n’a pas encore annulé sa saison.
Pour l’instant, les dirigeants de la LNH refusent de jeter l’éponge, mais plus les jours passent, plus l’espoir s’amincit. D’ailleurs, une reprise des activités avant la fin de l’été apparaît de plus en plus utopique.