Johnson sort des soins intensifs
Au même moment, le Royaume-Uni pense prolonger le confinement
LONDRES | (AFP) Le premier ministre britannique Boris Johnson, contaminé par le nouveau coronavirus, est sorti hier soir des soins intensifs et son gouvernement a prévenu qu’il fallait se préparer à une prolongation du confinement face à l’aggravation de la pandémie au Royaume-Uni.
« Le premier ministre a été transféré des soins intensifs vers un autre service de l’hôpital, où il sera placé sous surveillance étroite pendant la phase initiale de sa guérison, a annoncé son porte-parole dans un communiqué. Son moral est extrêmement bon. »
L’hospitalisation dimanche du charismatique mais clivant dirigeant conservateur de 55 ans, 10 jours après avoir reçu un diagnostic positif à la COVID-19, puis son transfert en soins intensifs lundi soir avaient choqué au Royaume-Uni.
L’amélioration de son état est une des rares notes positives au moment où ce pays s’enfonce dans la crise du nouveau coronavirus, avec des bilans humains quotidiens parmi les plus élevés en Europe.
Le Royaume-Uni a enregistré 881 décès supplémentaires de patients, portant le total à 7978 morts à l’hôpital, selon un compte rendu communiqué hier par le ministre des Affaires étrangères, Dominic Raab, qui dirige provisoirement le gouvernement.
Parmi les personnes ayant perdu la vie figure un médecin quinquagénaire qui avait donné l’alarme auprès de l’exécutif sur le cruel manque d’équipements de protection pour les soignants. Le virus a officiellement contaminé 65 077 personnes dans ce pays.
RESPECT DU CONFINEMENT
Dominic Raab a une nouvelle fois demandé aux Britanniques de respecter le confinement, qui devrait être prolongé au-delà des trois semaines initialement prévues, soit en principe jusqu’à lundi prochain, malgré un coût économique et social considérable.
À l’issue d’une réunion gouvernementale de crise, par visioconférence, sur l’avenir de la stratégie britannique, il a déclaré qu’une décision officielle ne serait prise qu’à la fin de la semaine prochaine.
« IL FAUT CONTINUER »
Il est « trop tôt » pour assouplir les mesures de distanciation sociale en place, a-t-il cependant averti, précisant que cela ne pourrait avoir lieu qu’une fois le « pic » franchi, ce qui n’est pas attendu avant plusieurs semaines.
« Notre priorité immédiate est de ralentir la propagation du virus, a souligné Dominic Raab. Nous commençons à voir les effets des sacrifices » consentis par la population, mais « nous n’y sommes pas encore, il faut continuer », a-t-il martelé.
Les autorités se sont félicitées de bons signes dans la tendance des nouvelles contaminations et des hospitalisations, pouvant influer dans les semaines à venir sur la mortalité, même si le nombre des décès devrait continuer à augmenter au cours des deux prochaines semaines, selon le conseiller scientifique du gouvernement, Patrick Vallance.