« M’entends-tu ? me fait croire en l’avenir »
Laurence Jalbert a retrouvé une sorte de bien-être depuis le début du confinement, ayant dû reporter une quarantaine de spectacles prévus au calendrier des prochains mois.
« Ça peut paraître étrange venant de moi, mais je suis l’être le plus sauvage qui existe sur la planète. J’ai un besoin de silence. »
Dès les premières annonces gouvernementales, vers le 12 mars, la chanteuse, qui aura 61 ans en août, s’est rapidement mise en quarantaine préventive. « J’arrivais de donner des shows en Floride, dit-elle. On ne savait pasàcemome nt-là que ça allait débouler aussi rapidement. »
Depuis, elle vit son confinement seule à la maison avec son chien teckel de presque deux ans. « Une chance que je l’ai, sinon je trouverais le temps long, c’est sûr. Il s’appelle Lucien Bo yer, comme l’humoriste du temps des cabarets. Je l’appelle “mon bienheureux Luci en”, parce qu’il est toujours heureux, lui ! »
« UNE SÉRIE EXTRAORDINAIRE »
Séparée de ses six petits-enfants (« je trouve ça long ! »), Laurence Jalbert se divertit ces jours-ci en regardant des séries télé et plusieurs films. Son coup de coeur du petit écran ? La série M’entends-tu?.
« Je ne me tanne pas de la revoir. Cette série-là répond à tout ce dont j’ai besoin. Quand je regarde une série, j’analyse tout, c’en est fatigant ! Personne ne veut regarder la télé avec moi (rires). Mais
M’entends-tu ?, ça me fait sourire, ça me fait croire en l’avenir. Ça te met aussi dans la face ce qu’est la société dans laquelle on vit. Cette misère-là existe. Je trouve cette série extraordinaire, vraiment. »
La chanteuse ne tarit pas d’éloges pour les trois actrices principales, Florence Longpré, Ève Landry et Mélissa Bédard. « Ces trois filles-là, c’est débile ! Mélissa Bédard, je la connais dans la vie et je ne pensais jamais qu’elle allait s’en sortir comme ça. Mais c’est tellement elle, là-dedans. C’est pour ça qu’on y croit. »
Chaque jour, à 13 h, Laurence Jalbert est aussi fidèle au poste pour les points de presse du gouvernement québécois. « François Legault, c’est mon nouveau meilleur ami. Je n’étais pas du tout pro-Legault avant et je vois à quel point il est solide, il a du cran et du tact. Lui, Mme McCann et le Dr Arruda, ce sont mes modèles de contrôle total ces temps-ci, tout en étant rassurants. »
DES COURS DE CHANT
Grande cinéphile, Laurence Jalbert a eu plusieurs coups de coeur pour des films dernièrement. « J’ai r egar dé Menteur, a vec Louis-José Houde et Antoine [ B ertrand] et j ’ ai beaucoup ri. Je l’ai même conseillé à mes petits-enfants. » Dans un r egistre plus s érieux, elle mentionne avoir grandement aimé le film de François Girard, Le chant des
noms. « C’est sublime, magnifique. Ça transporteda ns un univers. » Musicalement, Laurence Jalbert a particulièrement aimé les nouveaux albums de Marie-Pierre Arthur (« c’est comme une petite soeur pour moi »), Cindy Bédard (« c’est une musique qui me donne des frissons jusqu’à l’âme ») et Louis-Jean Cormier (« Louis-Jean, c’est quelqu’un dont le Québec a besoin »). Puisqu’elle ne donnera plus de concerts pendant un bon moment, Laurence Jalbert a voulu continuer d’exercer sa voix durant ce congé forcé. « J’ai recommencé à suivre des cours de chant, lance-t-elle. On n’arrête jamais d’apprendre. Je fais des tutoriels en ligne avec un professeur américain. Je trouve ses méthodes très intéressantes et ça me permet d’aller encore plus loin. »
Laurence Jalbert ne sait trop comment se portera son métier à l’automne. « C’est une inquiétude pour moi. Mais ça ne sert à rien de s’acharner. Il faut repenser ce métier-là jusqu’à ce qu’il y ait un vaccin. Je ne panique pas. Je rassure même les autres. »