Le Journal de Montreal

Un petit geste pour contrer les préjugés

- LOUISE DESCHÂTELE­TS louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

J’espère que la publicatio­n de mon message va contribuer à faire diminuer les préjugés face aux personnes porteuses de l’herpès, en particulie­r au niveau génital (HSV1 ou HSV2). Ma lettre exprime une partie de ce que j’aimerais dire à mon entourage mais que je n’ai jamais osé dire, étant donné la stigmatisa­tion entourant ce virus.

La détresse psychologi­que qui accompagne le diagnostic est majoritair­ement causée par la peur du jugement, beaucoup moins que par les impacts physiques. Depuis mon adolescenc­e j’entends des blagues concernant l’herpès du type : « Elle a couché avec tout le monde, elle a certaineme­nt l’herpès ! » ou « Oui tu peux boire dans mon verre je n’ai pas l’herpès. » Ha ! Ha ! Ha !

Pourquoi encore de nos jours, les gens ont-ils l’impression que ce mal n’est pas aussi répandu que les statistiqu­es le disent ? Simplement parce que ceux et celles qui ont été diagnostiq­ués gardent ça secret, à moins d’arborer un feu sauvage évident sur la bouche.

Je laisse le soin aux lecteurs(trices) de s’informer sur les modes de transmissi­ons, mais ce qu’ils ou elles doivent savoir avant tout, c’est que rien ne peut les protéger totalement de l’infection, sauf l’absence totale de contacts physiques. J’ai moi-même contracté ce virus au niveau génital, cadeau de mon copain qui avait déjà eu un feu sauvage dans l’enfance, mais qui n’a plus présenté de symptôme tout au long de notre relation. Attraper ça avec mon premier partenaire sexuel, ça manque de chance vous avouerez.

Le fait que l’herpès buccal soit mieux accepté n’est pas normal selon moi, puisque les conséquenc­es de sa transmissi­on sont les mêmes. Pourquoi met-on autant de pression sur les porteurs de l’herpès génital pour qu’ils le déclarent et pas sur les porteurs de l’herpès buccal ? Anonyme

Je profite de l’occasion que vous me donnez par votre lettre de dire que l’herpès génital frappe un Canadien

sur 5 et qu’il s’agit de l’infection transmise sexuelleme­nt la plus répandue en Amérique du Nord, même si ça reste un sujet dont il est délicat de parler de façon ouverte pour les raisons que vous donnez. Force nous est quand même donnée de constater que moins les personnes atteintes en parleront plus la stigmatisa­tion demeurera forte. Nous mettant ainsi face à un cercle vicieux dont personne n’ose briser la trame de peur d’être identifié.

Quand la fille de ta blonde t’ignore

Ça ne m’a pas stupéfaite de lire ce matin l’histoire de ce gars qui hésite à cohabiter avec sa blonde parce que la fille de cette dernière ne le salue jamais et se montre d’une grande impolitess­e envers lui. J’ai vécu la même indifféren­ce avec les filles de mon ex-chum pendant deux ans. Cet homme a bien fait de rompre malgré l’insistance de sa blonde à lui dire de patienter, que ça s’arrangerai­t avec le temps. Après cinq ans dans mon cas, ça ne s’était jamais arrangé. Une chose m’intrigue cependant. Cet homme semble ne tenir rigueur de la situation qu’à la jeune fille et pas à la mère. Trouvez-vous ça normal ? Carole

Cet homme ne m’a semblé blâmer la mère que par voie de conséquenc­e, en décidant de ne plus la fréquenter à cause de la froideur de sa fille. Il ne semble jamais l’avoir confrontée directemen­t pour la rendre consciente du rôle d’éducatrice qu’elle ne jouait pas avec sa fille. Il m’apparaît évident qu’une mère a la responsabi­lité d’inculquer à sa fille l’obligation d’agir civilement avec les étrangers, qui plus est avec l’homme qu’elle fréquente et qui partage une partie de leur quotidien.

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