Une meilleure idée dans deux ans
L’économiste Philip Merrigan est d’accord avec les propos de Serge Savard. Selon lui, il faudra toutefois attendre deux ans avant de pouvoir dresser un portrait réaliste de la situation autant de la LNH que des formations en difficulté.
Tout dépendra, croit-il, de la capacité de la ligue à maintenir ses activités en temps de crise. Le directeur de l’Institut américain des maladies infectieuses Anthony Fauci a récemment mentionné que le sport professionnel pourrait reprendre plus rapidement que prévu, mais à huis clos.
Cette directive pourrait d’ailleurs s’étirer tant et aussi longtemps qu’un vaccin n’a pas été approuvé.
« Je pense que les ligues sportives vont sauter là-dessus. Si les matchs sont télévisés, l’endroit d’où ils sont disputés, que ce soit Québec ou ailleurs, ne change rien. C’est donc un peu plus tard qu’on pourra juger, mentionne le professeur au département des sciences économiques de l’Université du Québec à Montréal (UQAM).
« L’an prochain sera une importante année de transition pour la Ligue
nationale de hockey. C’est là qu’on pourra voir de quelle ampleur sera la dépression économique. On va voir comment les grandes industries vont se remettre à fonctionner. Si on se rend compte qu’on se dirige vers une dépression pendant cinq ans, c’est probablement là qu’on va réaliser qu’il y aura des franchises en grand danger. À ce moment, Québec pourrait être une option profitable », ajoute-t-il.
QUÉBEC EN BONNE POSITION ?
L’économiste est aussi d’accord avec les propos de M. Savard voulant que la ville de Québec puisse se sortir plus « facilement » de la crise en raison de ses nombreuses institutions gouvernementales.
Ce faisant, elle serait une destination intéressante pour des marchés affectés financièrement par la pandémie.
« Les plus petits marchés américains étaient déjà fragiles avant la crise. Si les revenus continuent de chuter, il est clair que certains ne pourront pas survivre. »
Toutefois, encore une fois, il faudra attendre de connaître l’étendue des dégâts avant de réellement établir un constat clair sur la situation de la ville de Québec au sortir de la pandémie.
« Si on connaît une dépression à très long terme, le gouvernement n’aura pas le choix de décréter des baisses de salaire chez ses fonctionnaires. C’est ce qui s’est produit au début des années 1980 alors qu’avec un déficit gigantesque, le gouvernement avait été obligé de réduire les salaires de ses employés », ajoute-t-il.