Le Journal de Montreal

Un remède du Québec ?

Medicago tente elle aussi de trouver un vaccin contre la COVID-19

- Pierre-Paul Biron PierrePaul­Biron

Des entreprise­s de Québec prennent part à la course folle vers le développem­ent d’un vaccin contre la COVID-19, un sprint que la planète entière a entrepris avec une longueur de retard sur le virus. « C’est comme essayer de construire un avion en même temps qu’on doit le faire voler tellement tout va vite », explique la direction de Medicago.

Les journées sont longues et les nuits bien courtes depuis quelques semaines pour les dirigeants de Medicago. Selon l’échéancier actuel, la biopharmac­eutique croit être en mesure de mener ses premiers tests sur des humains dès cet été et un essai clinique à grande échelle est envisageab­le pour l’automne 2021.

« Ça peut paraître long, mais c’est extrêmemen­t rapide. À titre d’exemple, le vaccin contre la grippe que nous développon­s a mis six ans à se rendre en étude de phase 3 », explique Nathalie Charland, directrice senior, affaires scientifiq­ues et médicales, chez Medicago.

ACCÉLÉRER LE PROCESSUS

Heureuse de la collaborat­ion de Santé Canada jusqu’à maintenant, Nathalie Charland insiste malgré tout sur l’importance d’accélérer le processus pour « rattraper le retard sur le virus » et gagner la course. Elle cite en exemple ce qui s’est fait dans la lutte à l’Ebola.

« Quand tu as plus de risques de mourir de la maladie que du vaccin, on a déterminé à ce moment que c’était bénéfique d’accélérer l’administra­tion du vaccin et de surveiller les résultats sur le terrain. On pense que les autorités réglementa­ires pourraient faire le même type de démarche », estime la directrice, rappelant que la décision finale reviendra à Santé Canada.

TOUR DE FORCE

Chez IMV, une entreprise qui a des bureaux à Québec, on a bon espoir de réaliser un véritable tour de force. Le PDG estime que l’entreprise sera la première à publier une « carte du virus » après avoir identifié ses points faibles. Une façon de mieux cibler l’action du vaccin.

« On peut le faire en théorie, croire qu’on a identifié ces maillons faibles, mais on estime qu’on sera en mesure avec nos tests précliniqu­es actuelleme­nt en cours de valider ce fait sur du vivant, sur des animaux. Cette validation est l’étape la plus importante selon moi », explique Frédéric Ors.

Selon ce dernier, IMV pourrait tenir ses premiers tests sur des humains en juillet si tout va comme prévu.

Si Santé Canada va de l’avant avec sa volonté d’accélérer les phases de tests pour rendre accessible un vaccin le plus vite possible, IMV a le début de l’an prochain dans le viseur.

« Il serait possible d’avoir un vaccin dans les six premiers mois de 2021. Pas pour tous, mais pour les gens vulnérable­s et ceux qui sont au front, qui soignent les malades », explique M. Ors.

 ?? PHOTO COURTOISIE ?? Medicago utilise une plateforme de plantes pour produire des vaccins. L’entreprise avait annoncé le 12 mars avoir mis seulement 20 jours pour produire un premier candidat-vaccin.
PHOTO COURTOISIE Medicago utilise une plateforme de plantes pour produire des vaccins. L’entreprise avait annoncé le 12 mars avoir mis seulement 20 jours pour produire un premier candidat-vaccin.
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