Le Journal de Montreal

« Il ressemblai­t parfois à Nicklas Lidstrom »

– Patrice Brisebois

- JONATHAN BERNIER – Avec la collaborat­ion de Jean-François Chaumont

Les statistiqu­es d’Andreï Markov dans l’uniforme du Canadien sont impression­nantes. Parmi les nombreux défenseurs de la faste histoire de cette concession, il trône au sommet des points inscrits en supériorit­é numérique (294) et pointe au troisième rang des buteurs (119).

D’ailleurs, Markov n’a pas mis de temps à afficher ses couleurs lorsqu’il a débarqué à Montréal, à quelques mois de célébrer son 22e anniversai­re de naissance, à l’automne 2000. Après seulement six rencontres, il avait déjà récolté six points… tous en supériorit­é numérique.

Le 19 octobre, à son sixième match, il faisait bouger les cordages pour la première fois de son illustre carrière. Un but préparé par Patrice Brisebois et Trevor Linden.

« C’est l’une des deux seules fois où je l’ai vu sourire durant sa première saison avec nous », a raconté Brisebois, joint par Le Journal.

Non, le défenseur russe n’a jamais été reconnu pour être un grand bavard.

« C’était difficile de rentrer dans la bulle de Markov. Il était froid, a reconnu Brisebois. Par contre, quand tu finissais par le connaître, tu comprenais que c’était un pince-sans-rire. »

Coéquipier­s du Russe lors des quatre premières saisons de celui-ci à Montréal, José Théodore peut également en témoigner. Markov se présentait à l’aréna pour travailler, pas nécessaire­ment pour le plaisir.

« Il faisait sa job, mais il ne prenait pas de place dans le vestiaire, a raconté le gardien. Sauf que si je faisais un jeu qu’il n’aimait pas, il me le disait. Il prenait le hockey vraiment au sérieux.

« Si ce n’était pas de la barrière de la langue, il aurait pu être capitaine. C’était un meneur silencieux », a poursuivi le gagnant des trophées Hart et Vézina au terme de la campagne 2001-2002.

TOUJOURS LE BON JEU

À l’instar de Markov, Brisebois a disputé 16 saisons complètes dans la LNH, 14 d’entre elles avec le Tricolore. Au cours de cette carrière de 1009 matchs, le Québécois a côtoyé son lot de partenaire­s gauchers. Mathieu Schneider, Vladimir Malakhov et Sheldon Souray en sont quelques-uns. Toutefois, à son avis, aucun ne s’approchait de Markov.

« C’est le défenseur gaucher le plus talentueux avec qui j’ai joué. Tant à Montréal qu’au Colorado », a-t-il assuré.

« Il parlait peu, mais ça ne me dérangeait pas. Quand je le regardais sur la patinoire, je voyais son talent. Je me disais qu’il deviendrai­t tout un défenseur, s’est souvenu Brisebois en se rappelant les premières saisons de son ancien coéquipier. Il avait une intelligen­ce remarquabl­e et une grande patience. Il ressemblai­t parfois à Nicklas Lidstrom. Il optait toujours pour le bon jeu et la bonne relance. »

Que ce soit en raison de l’époque à laquelle il a joué ou de son tempéramen­t taciturne, Andreï Markov n’a pas toujours été reconnu à sa juste valeur.

C’est bien dommage.

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