9500 ABSENTS
4000 atteints de la COVID-19 L’armée n’est pas près d’arriver 4 docs spécialistes s’expliquent Québec savait depuis 2006
QUÉBEC | Notre réseau de santé est désormais affecté par l’absence de 9500 employés, s’inquiète François Legault, qui les supplie de revenir. Québec sait pourtant depuis 2006 qu’en cas de pandémie, jusqu’à 20 000 travailleurs risquaient de s’absenter.
Alors qu’on assiste déjà à une situation « difficile » non seulement dans les CHSLD, mais aussi dans l’ensemble du réseau, « 9500 personnes absentes, c’est énorme », a souligné le premier ministre, lors de son point de presse quotidien, hier.
En seulement une journée, 800 employés du réseau se sont ajoutés à la liste des absents.
Au moins 4000 sont infectés, alors que les autres « sont absents pour d’autres raisons ».
« Certaines personnes craignent d’attraper le virus », a noté M. Legault, en se disant compréhensif.
Vingt-quatre heures après avoir demandé les renforts de 1000 soldats des Forces armées canadiennes, « je veux aujourd’hui lancer un appel à ces personnes-là, qui sont à la maison, dans certains cas, qui complètent une période de 14 jours après avoir été infectées : on a besoin de vous », a insisté M. Legault.
Il a tenu à se faire rassurant en rappelant que tout l’équipement de protection individuelle nécessaire est désormais disponible.
LES MILITAIRES S’EN VIENNENT
Pour ce qui est du site web Je contribue!, Québec vient de passer « à une autre étape », soit celle de repasser une fois de plus à travers les listes afin de recruter davantage de volontaires disponibles à temps plein, même ceux qui n’ont pas de qualifications en santé.
« Ce qu’on cherche, c’est beaucoup des bras », a résumé M. Legault.
Le premier ministre Justin Trudeau a confirmé de son côté que des militaires seraient envoyés au Québec, comme en Ontario, afin de prêter main-forte dans les CHSLD.
Il reste à voir quand et combien de soldats seront déployés au Québec, qui en a demandé 1000 supplémentaires (au moins 65 sont déjà sur place).
M. Trudeau a toutefois soutenu qu’une réflexion devra être faite sur la façon dont les aînés sont traités.
«Au Canada, nos militaires ne devraient pas prendre soin de nos aînés. Au cours des prochaines semaines et des prochains mois, on va devoir examiner comment on en est arrivé là », a déclaré M. Trudeau lors de son point de presse quotidien.
UNE CRISE PRÉVUE DEPUIS LONGTEMPS
Alors que le gouvernement Legault frappe à toutes les portes pour trouver « des bras », le ministère de la Santé prédisait en 2006 un important manque de main-d’oeuvre en cas de pandémie.
Dans son Plan québécois de lutte à une pandémie d’influenza, Québec entrevoyait qu’au plus fort de la crise, à la sixième semaine, 20 000 travailleurs seraient sur le carreau.
Il était alors prévu de faire appel à des volontaires parmi les retraités, étudiants, membres de la fonction publique et bénévoles. Et chaque établissement avait la responsabilité de tenir une liste de rappel.