Des CIUSSS s’organisent pour aider leur monde
À défaut d’avoir un plan d’action clair du ministère pour la santé psychologique des employés qui affrontent la COVID-19, certains CIUSSS ont pris les choses en main, comme celui de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal qui a mobilisé 150 professionnels pour aider ses troupes.
Le projet a été mis sur pied par le Dr Gustavo Turecki, chef de psychiatrie au CIUSSS de l’Ouestde-l’Île-de-Montréal. Le décès d’une préposée à cet endroit la semaine dernière a été l’élément déclencheur.
« On sent la pression monter, il fallait aider les gens à pouvoir continuer à faire leur travail », explique le médecin.
Cent cinquante travailleurs spécialisés en santé psychologique, psychologues, médecins, travailleurs sociaux, se relaieront donc à travers leurs tâches habituelles.
Ils offriront une écoute au personnel de la santé qui en aurait besoin, par téléphone ou virtuellement.
L’initiative aidera à compléter « le long marathon », croit le spécialiste.
« La santé mentale est souvent négligée, mais là, c’est le moment d’être conscient que c’est essentiel pour que nos gens continuent d’être en poste dans le futur », insiste le Dr Turecki.
LIGNE D’ÉCOUTE
Du côté du CIUSSS de la CapitaleNationale, c’est une ligne d’écoute qui a été mise en place pour soutenir le personnel. Entre le 24 mars et le 20 avril, ce sont près de 100 appels qui ont été enregistrés.
« Nous avons quatre intervenants psychosociaux pour répondre aux appels et la ligne de soutien sera maintenue pour toute la crise », explique Marie-Bhavani Olivier, adjointe à la direction des services multidisciplinaires du CIUSSS, assurant qu’un suivi sera aussi offert après la crise. « Ce sera effectivement une autre phase au niveau psychosocial. »
À L’AFFÛT DES BESOINS
Le CIUSSS demeure également à l’affût de besoins qui se déclareraient durant la crise. L’organisation se dit ouverte à revoir son offre, si nécessaire.
« On réagit selon comment tout ça se déroule. L’ensemble des mesures en place actuellement semble être une bonne réponse, mais il faut être souple là-dedans », précise Mme Olivier, qui ajoute que les programmes habituels d’aide aux employés sont évidemment toujours en place.