Le Journal de Montreal

La pandémie pourrait coûter plus de 500 M$ à la Ville

Montréal ne procédera pas à des mises à pied et gèle son programme d’embauches

- DOMINIQUE CAMBRON-GOULET ET ELSA ISKANDER

La Ville de Montréal, qui pourrait perdre jusqu’à un demi-milliard en revenus à cause la COVID-19, a annoncé, hier, un gel de toutes les embauches, mais pas de mises à pied pour le moment.

La pandémie aura des « impacts majeurs » sur les revenus et les dépenses de la Ville, a signalé la mairesse de Montréal, Valérie Plante. Le plan de redresseme­nt budgétaire « vise à minimiser les impacts sur les services aux citoyens ».

L’effet de la pandémie sur les finances de la Ville de Montréal pourrait se situer entre 258,9 millions $ et 538,5 millions $, en considéran­t à la fois les impacts sur le budget de la Ville et les pertes de revenus anticipées de l’Autorité régionale de transport métropolit­ain.

Le scénario optimiste tient compte d’un déconfinem­ent rapide et d’une reprise rapide de l’économie, alors que celui plus pessimiste mise sur une reprise en septembre prochain.

Les Montréalai­s ne se feront pas imposer de taxes supplément­aires cette année pour compenser le manque à gagner, a assuré l’administra­tion, demandant de l’aide des paliers supérieurs de gouverneme­nt.

« Notre engagement de ne pas taxer les citoyens au-delà de l’inflation sera maintenu, il n’est pas question d’aller piger davantage dans leurs poches pour combler le trou pour l’année actuelle ni de diminuer non plus les services qui leur sont offerts », a indiqué le président du comité exécutif, Benoit Dorais.

COUPES DE 3,1 %

Des projets devront être mis sur la glace également, a indiqué l’administra­tion, sans préciser lesquels. « Les premiers projets seront vraiment ceux qui auraient dû débuter en ce moment et qui vont être décalés dans le temps », a dit M. Dorais.

La Ville, qui avait présenté un budget de 6,17 milliards $ pour l’année 2020, souhaite désormais économiser 123,4 millions $, dont 85,7 millions $ en provenance des services centraux. Les services corporatif­s et les arrondisse­ments devront sabrer leurs budgets de 3,1 %.

Montréal mise entre autres sur un gel des embauches et des honoraires profession­nels, ainsi que sur les achats et des dépenses contingent­es.

La Ville sollicite la collaborat­ion des employés et des syndicats. Des mises à pied ne sont pas prévues pour l’heure, selon M. Dorais.

« Il n’est pas dans notre plan en ce moment de faire en sorte que ça se traduise dans des mises à pied qui vont être massives », a-t-il affirmé.

« On demande en ce moment [aux arrondisse­ments] de relever chaque pierre et de voir ce qui peut être fait comme économie, mais toujours en ayant l’idée que ça affecte le moins possible les services aux citoyens », a mentionné Mme Plante.

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VALÉRIE PLANTE Mairesse

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