Le retour au boulot sera un défi pour plusieurs parents
83 % des familles n’ont pas d’autre option que les services de garde
Alors que François Legault prépare les esprits pour le déconfinement, la reprise graduelle de l’activité économique constituera un défi pour les services de garde : la grande majorité des parents n’ont d’autre endroit où envoyer leurs bambins à leur retour au boulot.
Pas moins de 83 % des familles qui fréquentent habituellement les CPE n’ont pas de mode de garde alternatif, révèle un sondage maison de l’Association québécoise des CPE.
Pour l’heure, les services de garde d’urgence accueillent entre 5000 et 6000 enfants. Pour éviter la propagation du coronavirus, le taux d’occupation des installations a été limité à 30 %, et les groupes ont été réduits de moitié. Mais en temps normal, le réseau des CPE et milieux familiaux subventionnés compte 187 000 places.
La présidente, Geneviève Bélisle, précise d’emblée que ce coup de sonde réalisé auprès de 74 000 parents n’est pas « scientifique », mais qu’il pourra servir au gouvernement.
« Les options que [les parents] ont dans cette pandémie-là d’avoir une autre option de garde, elles sont quand même limitées et, donc, ça nous témoigne du défi que va représenter ce plan de déconfinement », précise-t-elle.
Et déconfinement il y aura, a prévenu hier le premier ministre. Pour éviter une seconde vague de l’épidémie, les Québécois devront sortir graduellement de leur isolement pour s’immuniser contre la COVID-19.
L’ÉTAPE DE « L’IMMUNITÉ NATURELLE »
François Legault s’est transformé hier en pédagogue pour expliquer aux citoyens, cloîtrés chez eux depuis plus d’un mois, que le Québec est rendu à l’étape de « l’immunité naturelle ».
Les personnes les moins à risque de complications, comme les enfants et les jeunes adultes, doivent être les premiers à s’immuniser et développer des anticorps.
« Ce n’est pas une question de prendre les enfants comme des cobayes », a insisté le PM.
Mais dans cet exercice d’immunisation collective, les gens les plus vulnérables à la maladie doivent être protégés. « Ça veut dire les gens qui ont 60 ans et plus, donc, qui représentent actuellement 97 % des décès », a-t-il dit.
Aux craintifs, François Legault rétorque que la pire chose à faire serait de rester confinés pour ressortir de nos maisons tous en même temps à l’automne. Une période de l’année où le virus de la grippe saisonnière est actif. L’épidémie frapperait alors durement le réseau de la santé, qui serait vite surchargé.
Selon le Dr Horacio Arruda, si la COVID-19 a durement frappé dans les CHSLD, une petite partie seulement de la population a été en contact avec le virus. Entre 5 % et 10 % des Québécois seraient actuellement immunisés contre la maladie.