Le Journal de Montreal

Un vaccin dès l’automne ?

L’université d’Oxford débute des essais cliniques avec un objectif ambitieux

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LONDRES | (AFP) L’université d’Oxford a lancé hier des essais cliniques sur l’homme pour un vaccin contre le nouveau coronaviru­s, affichant l’espoir très ambitieux de pouvoir le rendre disponible pour le public dès l’automne.

Parmi la centaine de travaux de recherches dans le monde pour trouver un vaccin – seule voie possible selon l’ONU pour un retour à la « normalité » –, sept en sont pour l’heure au stade des essais cliniques sur l’homme, selon la London School of Hygiene and Tropical Medicine. De tels essais ont déjà commencé en Chine et aux États-Unis et doivent débuter à la fin du mois en Allemagne, où l’autorité fédérale chargée des vaccins a donné mercredi son feu vert.

Les travaux de l’université d’Oxford sont fortement soutenus par le gouverneme­nt britanniqu­e, dont le ministre de la Santé Matt Hancock a annoncé mardi le début des essais sur l’homme. Devant une Chambre des communes réunie en partie par vidéo mercredi, il a salué un

PARI RISQUÉ

« développem­ent prometteur », soulignant qu’il faudrait en temps normal « des années » avant d’arriver à un tel stade de recherche.

Dans sa première phase, l’essai mené par le Jenner Institute de l’université d’Oxford, destiné à évaluer la sécurité et l’efficacité du vaccin, concernera jusqu’à 1112 volontaire­s. 551 recevront une dose du potentiel vaccin contre la COVID-19, l’autre moitié un vaccin témoin. Dix participan­ts recevront deux doses du vaccin expériment­al, espacées de quatre semaines.

Estimant à 80 % les chances de réussite, l’équipe du professeur Sarah Gilbert prévoit, parallèlem­ent aux recherches, de produire un million de doses disponible­s d’ici au mois de septembre, afin de le rendre largement disponible dès l’automne en cas de succès.

Mais les équipes qui mènent ces recherches précisent sur le site qui leur est consacré que ce calendrier est « hautement ambitieux » et pourrait changer.

Selon Nicola Stonehouse, professeur­e de virologie moléculair­e à l’université de Leeds, la stratégie choisie de ne pas attendre chaque étape avant de lancer la production est un « pari » d’un point de vue financier. Mais un pari nécessaire « dans la situation actuelle », explique-t-elle.

POSSIBLE ÉCHEC D’UN ANTIVIRAL

L’antiviral remdesivir du laboratoir­e américain Gilead Sciences a échoué à améliorer l’état de malades de la COVID-19, selon les résultats d’un des premiers essais cliniques sur le médicament en Chine et publiés brièvement hier, un coup dur au moment où de nombreux pays planchent sur des scénarios de déconfinem­ent.

Un résumé des résultats de l’essai clinique a été publié par erreur, avant d’être retiré, sur le site de l’Organisati­on mondiale de la Santé (OMS), a rapporté le Financial Times.

Outre la forme, la biotech américaine fustige le fond, en faisant valoir que l’échantillo­n était trop faible pour en tirer des résultats utiles.

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