Le Journal de Montreal

Le prix de la procrastin­ation

- Enseignant­e à HEC Montréal nathalie.elgrably@quebecorme­dia.com NATHALIE ELGRABLY-LÉVY

Il n’a fallu que quelques semaines pour que notre mode de vie soit fauché. Aujourd’hui, le terrorisme psychologi­que alimenté par la surenchère de nouvelles accablante­s nous spolie chaque jour davantage de notre sérénité.

Pourtant, nous n’aurions jamais dû en arriver là !

RÉACTION

En cas d’épidémie, la vitesse de réaction est fondamenta­le. Chaque instant renforce l’ennemi invisible. Or, une cascade de ratés politiques a permis au virus de muter en catastroph­e planétaire.

D’abord, la Chine a étouffé l’apparition de la maladie. Ensuite, elle en a minimisé la gravité.

L’OMS, étrangemen­t complaisan­te avec la Chine, a tardé à tirer l’alarme. Elle a plutôt nié la contagiosi­té du virus et les risques que présentaie­nt les voyageurs venant de Wuhan.

Au Canada, de manière irrationne­lle, Trudeau s’est obstiné jusqu’à l’extrême limite à garder les frontières ouvertes. Il a refusé de dépister les voyageurs ou même d’exiger une quarantain­e obligatoir­e.

Ensuite, alors que l’histoire des épidémies et le gros bon sens soulignaie­nt la nécessité de porter des masques, les bonzes de la santé publique ont débité des balivernes quant à leur inutilité. Ils servent uniquement à protéger l’autre si on est malade, disaient-ils. Comme si un masque peut être étanche d’un côté, mais perméable de l’autre !

Finalement, comment comprendre cette absurde résistance politicomé­diatique à recourir à des traitement­s connus et bon marché, même si des vies en dépendent ?

PRÉCAUTION

L’élite politique a défendu la nécessité d’« aplanir la courbe ». Soit ! Mais sa procrastin­ation et ses inepties ont d’abord laissé la courbe s’accélérer inutilemen­t.

Le sacro-saint principe de précaution, si souvent invoqué en matière d’environnem­ent, était mystérieus­ement absent du domaine de la santé publique.

Le virus est bien réel. Mais la crise est politique avant d’être sanitaire. Elle met en évidence la faillite des États. Peut-être même annonce-t-elle l’implosion des institutio­ns existantes et leur remplaceme­nt.

Voilà qui serait une excellente nouvelle !

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