Aéroports de Montréal emprunte un demi-milliard $
Aéroports de Montréal (ADM) a émis pour 500 millions de dollars d’obligations pour se renflouer alors que la pandémie fait fondre ses revenus comme jamais auparavant.
La dette à long terme d’ADM passera ainsi de 2 à 2,5 milliards de dollars, une hausse de 25 %. Malgré tout, les agences de notation Moody’s et DBRS ont maintenu la cote de crédit de l’organisme.
« L’obtention de ces liquidités était nécessaire alors que nos équipes travaillent sans relâche afin d’assurer la pérennité de l’organisation », a indiqué hier Anne-Sophie Hamel d’ADM.
L’argent permettra de maintenir une partie des activités des aéroports de Dorval et de Mirabel ainsi que de poursuivre la planification de certains projets de rénovation et d’expansion, a-t-elle précisé.
ADM prévoit que le trafic passagers dégringolera de 35 % à l’aéroport Montréal-Trudeau en 2020, ce qui fera un trou de 250 millions $ dans ses revenus. La chute du trafic a atteint 47 % en mars et dépassera les 90 % en avril, selon DBRS.
Pour réduire ses dépenses, ADM a cessé d’utiliser une piste à Montréal-Trudeau, fermé des portes d’embarquement, sabré de 45 % son budget d’immobilisations et réduit les salaires de ses employés non syndiqués.
AIDE D’OTTAWA
ADM a par ailleurs reçu des coups de pouce d’Ottawa : 38 millions $ sous la forme d’une exonération de loyer de 10 mois, et environ 8,3 millions $ par le biais de la subvention salariale d’urgence.
La pandémie a frappé alors que Montréal-Trudeau était en pleine croissance. Le trafic y a crû de 4,5 % en 2019 et de 5,6 % pendant les deux premiers mois de 2020. En 2019, pas moins de 20,3 millions de passagers sont passés par l’aéroport, un nouveau record.
Les revenus d’ADM ont bondi de 9,6 % l’an dernier, ce qui a contribué à faire croître les profits nets de 32 % à près de 98 millions $.
Selon DBRS, ce n’est qu’en 2022 qu’ADM pourrait revoir le trafic enregistré en 2019.