La SRC accusée de profiter de la pandémie
Québecor évoque des pratiques anticoncurrentielles
AGENCE QMI | Québecor accuse Radio-Canada de profiter de la pandémie actuelle pour affaiblir ses concurrents en proposant aux annonceurs des offres publicitaires très avantageuses.
Évoquant la concurrence déloyale, le conglomérat propriétaire de Groupe TVA a fait part de son exaspération dans une lettre datée de la mi-avril et adressée au secrétaire général du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC).
L’organisme de réglementation de la radiodiffusion et des télécommunications doit entreprendre dans un mois des audiences pour le renouvellement des licences des services de langue française et de langue anglaise de la Société Radio-Canada (SRC).
Québecor demande que « la SRC respecte enfin son rôle de diffuseur public au service de l’intérêt public » et soutient que les « agissements anticoncurrentiels de la SRC ne doivent pas passer sous silence », et ce, « alors que la solidarité et l’entraide sont de mise durant cette importante crise ».
PUBS À PRIX RIDICULEMENT BAS
En l’occurrence, l’entreprise montréalaise estime que la société d’État propose « des offres publicitaires aux annonceurs qui ne peuvent être justifiées et qui sont complètement hors des normes du marché ».
C’est le cas notamment pour RDI qui aurait proposé des rabais allant jusqu’à 60 %, soutient-on.
De plus, la SRC « s’est empressée de mettre la main à très haut prix sur un grand nombre de contenus prisés sans égard aux impacts que ceci engendre sur l’industrie dans son ensemble », déplore Québecor, qui souligne que les autres diffuseurs doivent composer avec très peu de contenus « disponibles et avec des coûts de droits de diffusion très élevés ».
GOUFFRE FINANCIER
Dans sa lettre, dont une copie a été envoyée à Radio-Canada et au ministre du Patrimoine canadien, Steven Guilbeault, Québecor s’interroge sur le rôle de la SRC.
« Au lieu de se comporter comme un radiodiffuseur public au service du public et de l’intérêt public, la SRC profite de cette crise dévastatrice, sans aucune considération des autres acteurs, afin de plonger davantage le secteur privé dans un gouffre financier, comme si les dirigeants de la SRC souhaitaient leur disparition purement et simplement », peut-on lire.
Dans une déclaration transmise à l’Agence QMI, Radio-Canada a rejeté en bloc toutes les allégations en promettant d’en faire la démonstration devant le CRTC.
« En ce qui concerne la publicité, Radio-Canada n’a pas initié de guerre de prix et réprouve ce genre de pratique (dumping) susceptible de grever pour longtemps le marché publicitaire», a notamment fait savoir Marc Pichette, premier directeur, Relations publiques et Promotion.