Le Journal de Montreal

Ricky Gervais en remet

Malgré un humour corrosif, la suite d’After Life fait chaud au coeur

- MARC-ANDRÉ LEMIEUX

Si vous pensiez que Ricky Gervais avait épuisé son réservoir de répliques choquantes et caustiques au gala des Golden Globes en janvier, détrompez-vous. La deuxième saison d’After

Life, qui atterrit aujourd’hui sur Netflix, en comprend des tonnes.

Écrite et réalisée par l’acteur, auteur et stand-up comique britanniqu­e, cette suite nous replonge au coeur du quotidien d’un homme ayant perdu l’envie de vivre depuis qu’il a perdu sa femme, morte d’un cancer. Au premier épisode, on retrouve d’ailleurs Tony (Ricky Gervais) au lit en train de regarder de vieilles vidéos d’elle. On pensait qu’il avait enfin réussi à s’extirper du marasme dans lequel il s’était enfoncé l’an dernier, mais non.

Vaincre une dépression prend plus de temps.

SOLIDE

On craignait le pire quand Ricky Gervais a annoncé en octobre dernier qu’il comptait donner suite à

After Life. On avait tellement aimé la première saison, on voyait mal comment il pourrait conserver le même niveau de qualité pour six autres épisodes de 30 minutes. Leçon à tirer : ne plus jamais sous-estimer M. Gervais.

Tout aussi solide, cette deuxième saison propose un parfait mélange de blagues outrancièr­es et d’émotions profondes. L’effet de surprise s’est peut-être évaporé, mais l’énorme plaisir avec lequel on retrouve les résidents de Tambury compense amplement. La directrice marketing du journal, le facteur sans-abri, la travailleu­se du sexe, Lenny le photograph­e… Ils mériteraie­nt tous leur propre série.

OREILLES SENSIBLES S’ABSTENIR

On retranscri­rait bien plusieurs répliques d’After Life pour vous donner une petite idée du niveau de grossièret­é auquel vous devez vous attendre par moments, mais pour éviter d’égratigner un trop grand nombre de rétines, on préfère s’abstenir.

Sachez toutefois qu’après trois épisodes, la palme du personnage au langage le plus cru revient au psychiatre de Tony, un être narcissiqu­e, misogyne et incroyable­ment vulgaire brillammen­t interprété par Paul Kaye. Si vous aimez l’humour déplacé et décapant, vous chérirez chacune des scènes dans lesquelles il apparaît. En parlant d’un ami au surnom plus que douteux, « le pédophile », il déclare: « Un jour, il était tellement défoncé qu’il s’est tapé une naine. Il a dit que c’était comme baiser un gosse. Mais légalement. »

DES NOMINATION­S SVP

On n’a toujours pas compris pourquoi la première saison d’After Life n’a pas fait davantage de vagues aux Emmy, aux Golden Globes et dans toute autre cérémonie de remise de prix nord-américaine en 2019.

Espérons qu’en 2020, l’histoire sera différente. Car le plus grand défaut d’After Life, c’est de passer trop vite.

La 2e saison d’After Life atterrit sur Netflix aujourd’hui. Aussi offerte en version française.

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PHOTO COURTOISIE NETFLIX La deuxième saison d’After Life, mettant en vedette Ricky Gervais, provoque autant de rires qu’elle touche.

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