Soirée d’espoir
Autant pour les équipes de la NFL que pour les amateurs de football, la première ronde du repêchage d’hier représentait la soirée de tous les espoirs. Pour certains, l’espoir de s’extirper du trou. Pour d’autres, l’espoir d’ajouter le dernier morceau manquant. Pour tous, l’espoir que le sport reprenne sa juste place dans une période trouble.
Les mordus de sport ont enfin pu s’accrocher à un brin de normalité en ce jeudi soir. Ce n’était peut-être pas un match, mais c’est ce qui s’en rapprochait le plus. Le football n’est pas mort !
Après des semaines d’annulations ou de reports d’événements sportifs majeurs, des semaines d’incertitude, des semaines de mauvaises nouvelles, le repêchage s’avérait l’occasion idéale de démontrer que, même dans la tourmente, la vie continue.
La pression semblait énorme dans les dernières semaines pour que la NFL annule à son tour son événement phare. Même les états-majors de certaines équipes ont argué que le contexte actuel de confinement ne leur avait pas permis une préparation optimale. Peut-être, mais l’amateur est sorti gagnant de l’exercice virtuel qui, malgré les contraintes évidentes, a livré la marchandise.
BURROW, PREMIER DE CLASSE
Les autres gagnants de ce premier tour sont les quartsarrière. À commencer par Joe Burrow, qui devient comme prévu le nouvel homme de confiance des Bengals.
Pour les Bengals, c’était sans l’ombre d’un doute le choix logique. Le jeune homme est articulé, il possède une intelligence de jeu supérieure, de belles qualités athlétiques et surtout, il a le compas dans l’oeil.
Il ne faudrait pas s’étonner que cette équipe sorte rapidement de son marasme des dernières années. Burrow trouvera vite des armes intéressantes en Joe Mixon, AJ Green, Tyler Boyd et John Ross. Si sa ligne offensive suspecte parvient à le protéger, les Bengals pourraient rapidement passer de zéros à héros.
LES DOLPHINS ET TUA
Les Dolphins ont aussi eu la main heureuse (du moins, on présume), avec Tua Tagovailoa au cinquième rang. La saison dernière, quand ils ont liquidé des effectifs comme dans une vente de garage, ils ont été accusés de tout faire pour hériter du premier choix.
Avec du recul, ils ont obtenu de judicieuses compensations, ont développé une solide attitude collective et ont finalement repêché leur homme au cinquième rang. Bien sûr que Tagovailoa s’amène avec un inquiétant historique de blessures. Personne ne va nier qu’il s’agit d’un risque.
Sauf que des quarts-arrières de ce talent, affichant un pareil leadership, ne passent pas tous les ans. On ne repêche pas non plus au sommet du premier tour tous les ans. En santé, il ne fait aucun doute dans mon esprit que Tagovailoa est un espoir supérieur à Justin Herbert, le choix au rang suivant par les Chargers.
Justement, parlant de Herbert, la bonne nouvelle est qu’il tombe au sein de la deuxième équipe de Los Angeles, celle qui n’attire pas les projecteurs. Sa personnalité introvertie cadre bien avec l’anonymat des Chargers dans cet énorme marché sportif. Une bonne équipe, mais une équipe mal-aimée depuis qu’elle a été déracinée de San Diego.
Herbert est un costaud gaillard et la puissance de son bras ne laisse aucun doute. Il sera aussi très bien appuyé par un bel arsenal de receveurs. Mais les décisions douteuses abondent dans son cas.
Quoi qu’il en soit, il est trop tôt pour les bulletins. Ce qu’on sait déjà, c’est que ça a fait un bien fou de suivre un événement sportif en direct. CADORETTE