Un jeune mafieux montréalais libéré en raison de la pandémie
Un jeune mafioso montréalais est de retour chez lui en raison de la COVID-19, six mois après avoir échoué à obtenir sa libération parce que les autorités craignaient pour sa sécurité.
Steven Fracas a été libéré plus tôt que prévu, il y a 10 jours,
« à cause de la pandémie actuelle » et « pour limiter le risque de propagation du virus » à la maison de transition où il était assigné depuis décembre, selon la Commission des libérations conditionnelles du Canada
(CLCC).
L’homme de 35 ans finit de purger une peine de neuf ans pour avoir comploté le meurtre de l’aspirant parrain Salvatore Montagna en 2011 avec six personnes, dont le caïd Raynald Desjardins, toujours incarcéré.
Salvatore Montagna avait été abattu le 24 novembre 2011, sur l’île Vaudry, à Charlemagne, parce qu’on le soupçonnait d’avoir orchestré une tentative de meurtre contre Desjardins deux mois plus tôt.
Fracas fut chargé de surveiller la victime durant les semaines précédentes. Plusieurs messages textes incriminants que lui et ses supérieurs s’étaient échangés durant cette période ont été interceptés par la police.
BRACELET ÉLECTRONIQUE
En novembre, Fracas avait été envoyé en maison de transition au lieu de rentrer chez lui après avoir purgé les deux tiers de sa peine. Les tensions étaient vives au sein de la mafia et la CLCC craignait pour sa sécurité ou qu’il retombe dans le crime.
Mais le 14 avril dernier, le service correctionnel fédéral a recommandé sa libération hâtive en raison de la crise sanitaire.
La CLCC y a consenti en notant qu’il a maintenant « un style de vie sain », un entourage « positif » et un emploi légitime dans le domaine immobilier.
Fracas portera un bracelet électronique GPS pendant les quatre prochains mois pour permettre aux autorités de suivre ses déplacements.
Il lui sera interdit de fréquenter des individus criminalisés ainsi que les cafés italiens, en plus d’être soumis à un couvre-feu.
70 ANS ET PLUS
Il y a un mois, le service correctionnel canadien avait demandé à la CLCC de favoriser la libération accélérée des détenus âgés de plus de 70 ans, soit les plus à risque de décès s’ils contractent le coronavirus.
Gerald O’Reilly, un riche homme d’affaires montréalais de 86 ans, avait obtenu plus rapidement sa libération conditionnelle totale, au début d’avril, alors qu’il purgeait une peine de cinq ans de pénitencier pour avoir dirigé un important réseau de contrebande de tabac.