La récréation est terminée
Les jeunes du primaire retourneront en classe, mais les ados devront faire leurs travaux à distance
Les petits écoliers pourront reprendre le chemin des classes à compter du 11 mai — une semaine plus tard dans la région montréalaise. Si les portes des écoles secondaires demeureront fermées jusqu’en septembre, les ados ne seront pas pour autant en vacances d’ici la fin de l’année scolaire.
Les élèves du primaire pourront recommencer à suivre les cours de leur enseignant ou enseignante en classe et à voir leurs amis dans le cadre d’un retour à l’école qui n’est pas obligatoire.
Mais attention : la consigne de distanciation sociale de deux mètres sera appliquée autant que possible et les groupes compteront quinze enfants maximum.
CE NE SONT PAS DES VACANCES
Le gouvernement ne fournira pas de masque aux enseignants, mais ceux-ci pourront en porter une version artisanale s’ils le souhaitent.
François Legault a d’ailleurs « fortement recommandé » aux parents avec des maladies chroniques ou dont les enfants ont une santé fragile de les garder à la maison.
Si les écoliers du primaire pourront retrouver une vie un peu plus normale d’ici peu, ce n’est pas le cas des jeunes du secondaire, des cégeps et des universités.
■ Les adolescents devront se résigner à rester confinés encore un temps et à reprendre le chemin des classes seulement en septembre.
■ Le ministre Jean-François Roberge avait d’ailleurs un message pour eux : « Ce n’est pas vrai de dire que l’année est finie au secondaire, puis que ça ne compte plus. Les enseignants et enseignantes ne sont pas en congé, et les élèves non plus », a-t-il précisé hier.
Un discours qui tranche avec celui adopté à la mi-mars. Il avait alors comparé le confinement à des « vacances » puisque les travaux scolaires étaient facultatifs.
■ La fréquentation scolaire demeurera obligatoire, même si les jeunes ne seront pas physiquement en classe.
■ Les parents n’auront pas à se substituer aux enseignants, mais ils ont la responsabilité d’accompagner leurs ados, a prévenu le ministre de l’Éducation. « Je leur demande d’encadrer leurs adolescents pour qu’ils suivent les formations, pour qu’ils fassent les travaux et les lectures ».
■ Les étudiants collégiaux et universitaires continueront de suivre leurs cours à distance jusqu’à la session d’automne.
PAS COULÉ DANS LE BÉTON
Le premier ministre a signalé que ce plan n’est pas coulé dans le béton et dépendra de l’état de propagation du virus dans les prochaines semaines.
Le retour à l’école se fera « si et seulement si la situation reste comme [elle l’est] actuellement », a-t-il insisté.
Plusieurs raisons motivent ce retour en classe, notamment pour s’assurer que les jeunes en difficulté d’apprentissage « ne restent pas six mois sans être allés à l’école ».
Contrairement à la semaine dernière, François Legault n’invoque plus l’immunité collective, mise en doute par Ottawa et l’Organisation mondiale de la santé.
GARDERIES ROUVERTES AUSSI
Les services de garde ouvriront aussi graduellement leurs portes.
■ À compter du 4 mai, en plus des travailleurs essentiels, les profs pourront y envoyer leurs bambins. D’autres professions s’ajouteront progressivement à la liste au cours des prochaines semaines, question de garder un taux d’occupation des installations relativement bas (autour de 30 %).
■ Contrairement aux enseignants, les éducatrices devront porter un masque puisque la distanciation sociale est pratiquement impossible avec les jeunes enfants. Le matériel de protection sera fourni par le gouvernement.
■ François Legault et le Dr Horacio Arruda ont prévenu les Québécois que, malgré cette opération de déconfinement graduel, les rassemblements demeurent interdits, et le respect des consignes sanitaires demeure primordial.