Le Journal de Montreal

Huawei fait don d’un million de masques au Québec

L’entreprise chinoise soupçonnée d’espionnage assure vouloir aider

- JEAN-FRANÇOIS CLOUTIER Globe and Mail The

Alors qu’il tente de convaincre les gouverneme­nts d’équiper les compagnies de télécommun­ication pour l’internet 5G, le géant chinois controvers­é des télécommun­ications Huawei a fait don d’un million de masques à Québec.

Le ministère de la Santé du Québec nous a indiqué hier avoir reçu un « don non sollicité » d’environ un million de masques de procédure de la part du groupe chinois, soupçonné d’espionnage aux États-Unis.

L’entreprise ne produit pourtant elle-même aucun équipement médical.

Des quantités plus restreinte­s de masques N95 et de combinaiso­ns ont aussi été données au gouverneme­nt québécois par Huawei, selon le ministère. Québec affirmait à la fin mars vouloir éviter une pénurie de masques à court terme.

« Ces équipement­s ont été distribués dans le réseau », nous a écrit la porte-parole du ministère, Marie-Claude Lacasse.

Huawei a contacté Québec au début avril, et les livraisons ont été effectuées entre le 10 et le 21 avril, selon elle.

Huawei est au coeur d’un bras de fer entre le gouverneme­nt canadien et chinois, ce qui fait douter certains de la pureté des intentions de l’entreprise. La directrice financière de Huawei, Meng Whanzou, a été arrêtée en décembre 2018 à Vancouver.

EXTRADITIO­N DEMANDÉE

Les États-Unis réclament son extraditio­n pour fraude. On reproche notamment à Huawei d’avoir contourné des sanctions imposées par Washington contre l’Iran. La Chine demande sa libération et a arrêté plusieurs Canadiens en Chine après l’arrestatio­n de la femme d’affaires.

Ottawa étudie la possibilit­é d’interdire au pays le déploiemen­t de la technologi­e 5G de Huawei pour des raisons de sécurité. Le quotidien canadien

avait rapporté que l’entreprise prévoyait donner six millions de masques au Canada.

POUR AIDER

« Pour être honnête avec vous, notre but n’est pas de faire de la publicité, mais bien d’aider au meilleur de nos capacités », nous a dit Sabrina Chartrand, porteparol­e de Huawei pour le Québec et ancienne candidate du Parti libéral du Québec.

« En tant qu’entreprise multinatio­nale qui opère dans 170 pays, c’est sûr qu’on est en mesure de localiser et d’accéder à notre approvisio­nnement », juge-t-elle.

Le groupe Vidéotron nous a dit avoir été lui aussi approché fin mars par Huawei pour recevoir des masques. La société de Québecor aurait redirigé l’entreprise vers le ministère de la Santé.

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PHOTO D’ARCHIVES Une Chinoise discute au téléphone devant un commerce de Huawei à Pékin au début du mois.

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