Ils ont hâte de retourner au combat
Des membres du personnel soignant ont encore des résultats positifs au test plus de trois semaines après le diagnostic
Des préposés aux bénéficiaires infectés depuis près d’un mois piaffent d’impatience de revenir au travail afin de répondre à l’appel du gouvernement, mais doivent attendre d’avoir complètement éliminé le virus.
« La semaine passée, François Legault a imploré les gens de revenir aider après 14 jours à la maison. Mais en réalité, pour plusieurs, c’est beaucoup plus long que ça », expose Serge Tremblay, 53 ans.
Celui-ci travaille comme préposé aux bénéficiaires dans un CHSLD de l’est de l’île de Montréal. Il entame aujourd’hui sa quatrième semaine en isolement obligatoire après avoir été déclaré positif.
« J’ai hâte de revenir. Voir ses collègues manquer de bras, c’est vraiment pas facile, mais on a un processus à suivre. Au public, du moins, il faut avoir deux tests négatifs de suite, poursuit-il. Malheureusement pour moi, c’est pas ce qui est arrivé à date. »
Même constat pour Nathalie Brousseau, 52 ans, qui est chez elle depuis 24 jours.
« J’étais prête après deux semaines, affirme la préposée aux bénéficiaires de Terrebonne. J’ai mon travail à coeur. J’aimerais ça retourner au combat. J’ai la vocation. Ça me fâche, mais tant que je suis positive, je n’ai pas d’affaire là. »
Dans son cas, M. Tremblay, qui compte 10 ans d’expérience, s’est présenté au boulot avec des symptômes précurseurs, le 7 avril au matin. On l’a vite incité à rentrer chez lui et à subir un dépistage. Deux jours plus tard, le résultat positif l’a définitivement placé sur le carreau.
« Quand j’ai eu le résultat, j’ai eu la larme à l’oeil. Parce qu’on sait pas l’impact que ça peut avoir. Mais mes symptômes n’ont pas été si pires que ça », admet-il.
AUCUN SYMPTÔME
Mardi et mercredi derniers, il a repassé des tests à la clinique réservée au personnel soignant.
Résultat : un positif, un négatif. Et ce, malgré le fait qu’il ne présente plus aucun symptôme depuis deux semaines.
« C’est ça qui me surprend », dit-il.
Puis il y est retourné dimanche. Il attendra impatiemment son verdict aujourd’hui.
« Juste avec le nombre de personnes dans ma situation, on réglerait le manque à gagner en CHSLD, présentement », prétend le préposé qui adore son emploi.
Le ministère de la Santé et des Services sociaux comptait 2763 travailleurs en attente de résultats à travers le réseau, en date d’hier.