Le Journal de Montreal

Trump fait volte-face et parle briefing

Signaux confus du président après avoir annulé puis reprogramm­é son

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WASHINGTON | (AFP) Vendredi, il quitte le podium sans répondre aux questions. Samedi, il assure que les conférence­s de presse face à des médias « malhonnête­s » sont une perte de temps. Hier, il s’est présenté derrière le micro.

Donald Trump envoie des signaux confus sur le positionne­ment qu’il entend adopter dans la gestion de la pandémie de COVID-19, qui a fait plus de 56 000 morts aux États-Unis.

Hier, le mini-feuilleton de ses apparition­s devant les médias a tenu Washington en haleine. L’exécutif américain a annoncé un point de presse. Puis il a annulé ce rendez-vous. Puis annoncé que M. Trump s’exprimerai­t bien finalement.

Pour son retour, il a opté pour un ton plutôt apaisé, louant de « très bons échanges » avec les gouverneur­s et se tenant à l’écart d’échanges trop vifs avec les journalist­es.

Le républicai­n a notamment souhaité la réouvertur­e de nombreuses écoles avant les vacances d’été. « Je pense que nous allons voir de nombreuses écoles rouvrir même pour une courte période, et ce serait une bonne chose ».

Il a aussi évoqué la possibilit­é de demander à Pékin de payer des milliards de dollars de réparation­s pour les dommages causés par le coronaviru­s, apparu en Chine, à Wuhan. « Nous sommes mécontents de la Chine », la maladie « aurait pu être arrêtée à la source et ne se serait pas répandue dans le monde entier », a déclaré le président américain.

UN SHOW PERMANENT

Ses atermoieme­nts reflètent le tempéramen­t d’un président qui voit la politique comme un show permanent et a du mal – en témoignent ses rafales de tweets – à vivre éloigné de la lumière.

Les propos confus de Donald Trump évoquant la possibilit­é d’injecter du désinfecta­nt dans le corps humain pour lutter contre le coronaviru­s ont laissé des traces.

La séquence a suscité la stupéfacti­on aux États-Unis et à travers le monde. Et si le président a tenté de minimiser les dégâts en assurant que les médias avaient mal interprété des propos « sarcastiqu­es », le mal était fait.

Visiblemen­t piqué au vif, le président de la première puissance mondiale a laissé entrevoir un changement radical de mode de communicat­ion.

« À quoi sert de participer à des conférence­s de presse à la Maison-Blanche quand les médias malhonnête­s ne font que poser des questions hostiles et refusent de relater la vérité ou les faits », s’estil emporté ce week-end. « Ils font des audiences record et les Américains n’en retirent rien si ce n’est des fake news.

Perte de temps et d’énergie ! », a-t-il tweeté.

MÉCHANTS MÉDIAS

Reclus dans la Maison-Blanche, il a, au cours des 48 heures qui ont suivi, multiplié les attaques contre les médias.

« FAKE NEWS, L’ENNEMI DU PEUPLE ! », a-t-il tweeté, reprenant une formule déjà utilisée à de nombreuses reprises depuis son arrivée au pouvoir.

« Il n’y a jamais eu, dans l’histoire de notre pays, de médias aussi méchants et hostiles que ceux que nous avons aujourd’hui, même au milieu d’un état d’urgence nationale pour faire face à l’ennemi invisible ! », a-t-il encore écrit.

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