Le Journal de Montreal

La PDG d’Hydro toujours rémunérée par BMO

La nouvelle patronne de la société d’État encore au CA

- PHILIPPE ORFALI

Nommée à la tête d’Hydro-Québec le 1er avril, Sophie Brochu continuera néanmoins de siéger au conseil d’administra­tion de la Banque de Montréal et d’être payée environ 215 000 $ par an par celle-ci.

Même si elle a démissionn­é des CA de Bell Canada et de CGI au moment d’être nommée présidente-directrice générale d’Hydro-Québec, Sophie Brochu conserve son titre d’administra­trice de BMO et la rémunérati­on qui l’accompagne, a confirmé hier la direction d’Hydro-Québec au Journal.

« Il n’y a aucun conflit d’intérêts (entre le poste de PDG d’Hydro) et la participat­ion de Mme Brochu au CA de BMO », a soutenu un porte-parole de la société d’État, Marc-Antoine Pouliot.

« Cette participat­ion lui permet d’avoir un lien avec le secteur de la finance », ajoute-t-il.

Au conseil d’administra­tion de la Banque de Montréal depuis 2011, la gestionnai­re a touché en 2019 215 000 dollars en droits différés à la valeur d’actions (DDVA). Elle percevra cette somme (en argent comptant ou sous forme d’actions) à son départ de BMO. L’ensemble des DDVA qu’elle détient valent aujourd’hui près de 2,5 millions de dollars, selon la plus récente circulaire de rémunérati­on de la banque.

SALAIRE IDENTIQUE À MARTEL

À Hydro-Québec, l’ex-dirigeante d’Énergir bénéficie d’une rémunérati­on identique à celle de son prédécesse­ur, Éric Martel.

Il s’agit d’un salaire de base de 580 000 dollars, qui s’accompagne d’un boni de performanc­e pouvant atteindre jusqu’à 290 000 dollars par an.

La rémunérati­on de Mme Brochu sera révisée tous les ans par le conseil d’Hydro-Québec.

Elle bénéficier­a en outre d’une prime équivalant à un an de salaire au moment de son départ.

Quoi qu’il en soit, celle qui oeuvre dans l’industrie énergétiqu­e depuis plus de 30 ans empochera nettement moins chez Hydro que lorsqu’elle dirigeait Énergir (ancienneme­nt Gaz Métro), un poste pour lequel elle gagnait 1,9 million de dollars par an en 2018.

RARE

Néanmoins, il est rare que les grands patrons de sociétés d’État québécoise­s demeurent en poste dans des sociétés cotées en Bourse.

Et aucun de ses prédécesse­urs, récents du moins, n’a conservé de fonctions semblables.

Joint par Le Journal, le ministre de l’Énergie, Jonatan Julien, a soutenu ne voir aucun problème à ce double emploi.

« C’est une dirigeante dont les compétence­s sont reconnues, et nous sommes heureux qu’elle ait accepté de prendre la direction d’Hydro-Québec. Lorsqu’elle était PDG d’Energir, elle avait les mêmes fonctions au sein du CA de la BMO. Cela ne fait que démontrer ses qualités d’administra­trice. »

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Nouvelle PDG d’Hydro-Québec
SOPHIE BROCHU Nouvelle PDG d’Hydro-Québec

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