Les deux jovialistes du cabinet Legault
La première, Marguerite Blais, est disparue de nos écrans depuis l’hécatombe des CHSLD. La deuxième, Nathalie Roy, est apparue tout à coup à Tout le monde en parle, dimanche soir.
Parlons d’abord de la ministre disparue. Marguerite Blais a commencé sa vie professionnelle sur une bonne note puisqu’elle enseignait le piano et la musique aux enfants. Puis, sa longue carrière d’animatrice à la radio et à la télévision ainsi que son bénévolat très médiatisé chez les sourds, à Vision mondiale et à toutes les oeuvres qui volent au secours des moins bien nantis ont fini par faire d’elle une prise de choix pour les partis politiques.
De toutes les politiciennes du monde, Marguerite Blais est probablement celle qui a la plus longue expérience des vieux. Après avoir été cinq ans responsable des aînés dans le gouvernement libéral de Jean Charest, elle a repris le flambeau en 2018 à la demande de François Legault.
Pendant la campagne électorale, ce dernier en a fait son égérie. Il l’a présentée comme la Jeanne d’Arc qui allait libérer les maisons de vieux de la grisaille et de l’indifférence. Comment ne pas le croire, puisque cette femme avait toujours parlé des vieux les yeux mouillés et la gorge nouée ?
L’HÉCATOMBE DES CHSLD
Le coronavirus n’en a pas moins semé la mort dans les maisons de nos aînés, plus que partout ailleurs. En dépit de sa longue expérience et de ses nombreux diplômes, Marguerite
Blais serait-elle incompétente ? Si elle ne l’est pas, faudrait-il conclure que son poids pèse si peu dans le cabinet Legault qu’elle n’a pas pu agir ?
C’est tout de même paradoxal que nos résidences pour aînés soient dans un pareil état de délabrement, alors que le gouvernement du Québec est à ma connaissance le seul qui possède un ministère dédié exclusivement aux aînés et aux proches aidants.
Si sa collègue Marguerite Blais parle toujours des aînés la larme à l’oeil et la main sur le coeur, Nathalie Roy ne parle jamais de culture sans un oeil allumé et une telle envie de théâtre, de spectacles, de musique et de chansons qu’on voudrait ouvrir les salles sur-le-champ pour calmer ses trépignements.
LA CULTURE SERAIT UNE PRIORITÉ
Mais sur l’ouverture des salles comme sur le reste, Madame Roy ne nous a rien appris à Tout le monde en parle que nous ne savions déjà. Ah ! oui, j’oubliais. Elle a participé, la semaine dernière, à une réunion virtuelle de 130 ministres de la Culture organisée par l’UNESCO. Le ministre fédéral Steven Guilbeault y participait aussi, a mentionné incidemment Madame Roy, tout en ajoutant que la culture fait partie des cinq priorités de son gouvernement.
Malgré cela, pour l’instant, son ministère de la Culture et des Communications n’a rien fait de plus que verser plus tôt que prévu la moitié des subventions auxquelles il s’était engagé auprès des diverses instances culturelles. Mais que les artistes se rassurent, Madame Roy, la main sur le coeur elle aussi, a déclaré à Radio-Canada qu’elle travaille très fort.
Le 5 avril, à Tout le monde en parle, Marguerite Blais avait donné l’impression qu’elle travaillait aussi très fort. C’est d’ailleurs la réponse passe-partout que donnent tous les politiciens qui n’ont pas grand-chose à dire depuis qu’est engagée la lutte contre le coronavirus.
Mais sur l’ouverture des salles comme sur le reste, Madame Roy ne nous a rien appris à Tout le monde en parle que nous ne savions déjà.