Emboîter le pas
Les propriétaires de la Ligue nationale de hockey ont beau se lancer dans l’étude de plusieurs scénarios en prévision d’une reprise des activités, le syndicat des athlètes à patins devra éventuellement se prononcer quand il sera consulté pour connaître son point de vue.
Mais au fait, que pensent les membres de l’Association des joueurs ?
Brendan Gallagher a le mieux résumé la situation la semaine dernière.
« Je crois que si nous devons jouer au hockey après le 1er juillet, il faut obtenir l’accord de l’Association des joueurs. Pour l’instant, tous les scénarios envisagés sont strictement des suggestions des propriétaires, du moins, je le crois. Alors, viendra un moment, je présume, où nous serons invités à nous pencher sur le protocole de retour au travail. »
Bon, c’est fait. L’Association des joueurs et les propriétaires ont décidé de former un comité pour étudier différents scénarios parce qu’on croit de plus en plus qu’il y aura reprise des activités.
ENJEUX DIVERS
Paul Byron et Gallagher sont les deux représentants du Canadien auprès de l’Association des joueurs. Ils ne font pas partie du comité. Ce qui préoccupe les joueurs, c’est la fameuse question des 125 millions $.
Cette somme va-t-elle être placée dans un compte particulier ou encore va-t-elle être distribuée aux joueurs comme dernier chèque pour la saison 2019-2020, comme le stipule le règlement ?
Et je comprends la réaction de Gallagher quand il analyse la situation. Si on désire compléter la saison, il y a plusieurs joueurs qui devront endosser l’uniforme pour une dizaine de matchs tout au plus et ensuite ranger leur équipement.
D’autres devront lutter pour une qualification pour les séries éliminatoires. Et il y a les joueurs évoluant pour des formations pratiquement qualifiées pour les séries de la Coupe Stanley.
« Le but ultime demeure la victoire. On se prépare pour la victoire. Dans le contexte actuel, il y a plusieurs éléments à considérer, dit Gallagher. Les joueurs seront-ils en très bonne forme pour compléter la saison ? Ceux qui évoluent pour des équipes déjà éliminées voudront-ils éviter les blessures et mieux se préparer pour la saison 2020-2021? »
CATASTROPHE FINANCIÈRE
Les décideurs du sport professionnel ont été parmi les premiers à prendre des mesures importantes pour contrer la pandémie. Mais ne devraient-ils pas poursuivre leur mission en étant d’une rigueur absolue ?
J’espère que Gary Bettman sera d’une grande prudence et j’ose croire que les joueurs iront également d’une très longue réflexion.
Les propriétaires de la Ligue nationale risquent de subir un autre dur coup sur le plan financier. Je vous précisais, il y a quelques jours, que l’entente de la ligue avec les détenteurs des droits de télédiffusion au Canada avait été négociée en devise canadienne. Or, hier, on apprenait que le dollar canadien pourrait bien se retrouver à 60 cents américains au cours des prochaines semaines. Il reste six ans au présent contrat qui lie les diffuseurs aux propriétaires de la ligue.
Qui plus est, l’annulation de la saison pourrait bien avoir des répercussions sur les détenteurs des droits. Par conséquent, un dollar canadien en chute libre entraînerait des pertes financières de près de 1 milliard de dollars.