Le Journal de Montreal

Des rassemblem­ents extérieurs permis, mais pas encouragés

- PATRICK BELLEROSE

Même si la santé publique déconseill­e toujours les rassemblem­ents, un groupe d’amis réunis sur un terrain privé ne devrait pas recevoir de constats d’infraction s’ils respectent la distanciat­ion sociale, a laissé entendre la ministre Geneviève Guilbault.

Le gouverneme­nt Legault affirme depuis deux jours que « les rassemblem­ents intérieurs, extérieurs demeurent interdits ». Pourtant, le décret qui a déclaré l’urgence sanitaire au Québec prévoit la possibilit­é de se regrouper à l’extérieur en maintenant une distance minimale de deux mètres.

« À strictemen­t parler, effectivem­ent, quand on regarde le décret, ce qu’on dit, c’est : évitez autant que possible de vous rassembler », a reconnu la ministre de la Sécurité publique en conférence de presse hier.

DISCUSSION­S ET DISTANCIAT­ION

Malgré le retour du beau temps, les Québécois devraient éviter d’inviter des amis à prendre un verre sur la terrasse. « Mais si vous devez vous côtoyer à l’extérieur, gardez une distance de deux mètres », dit Mme Guilbault.

La ministre voit elle-même de petits attroupeme­nts quand elle promène son enfant en poussette près de son domicile. « Il y a quelqu’un dans son entrée, proche de son garage, puis l’autre est dans la rue, puis ils se parlent. Bon, ils sont à deux mètres, ça fait que, donc, ils respectent les consignes », résume-t-elle.

ÉVITEZ LES BBQ, DIT LE DR ARRUDA

Toutefois, le directeur national de la santé publique décourage les Québécois d’organiser des « barbecues » à la maison.

« Marcher à distance de deux mètres ou être devant le garage, c’est une autre chose que de se retrouver ensemble autour d’une table », souligne-t-il. En plus de la proximité, les invités se retrouvent alors à manipuler des objets qui ont pu être infectés par un autre convive.

D’où sa prudence, dit-il. « Mais on est les premiers à vouloir, nous aussi, pouvoir revivre ces moments-là, confie le Dr Arruda. Nos amis nous manquent. Notre barbecue à l’extérieur nous manque. Mais je pense qu’il faut y aller par étapes. Mais je veux donner de l’espoir. On ne pourra pas, de toute façon, rester encabanés complèteme­nt. »

Les recommanda­tions de la santé publique dépendront de la propagatio­n ou non du virus à la suite du déconfinem­ent qui débute la semaine prochaine, explique le Dr Arruda.

« Rien n’est exclu, dit-il, mais je ne peux pas vous le dire maintenant parce que je veux véritablem­ent voir ce que le déconfinem­ent du 4, du 11 puis du 18 ou plus tard va donner. »

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