200 militaires de Valcartier envoyés au front à Montréal
Les soldats du 12e régiment blindé en première ligne dans six CHSLD
L’ennemi sera bien différent pour 200 militaires de Valcartier qui ont pris le chemin de Montréal, hier, afin de combattre en première ligne le coronavirus dans six centres d’hébergement et de soins de longue durée.
Entraînés à défendre le Canada à l’étranger, les soldats du 12e régiment blindé du Canada, stationnés au nord de Québec, ont dû apprendre cette semaine à porter un masque convenablement ou encore à soulever et à nourrir des aînés.
Hier et aujourd’hui, ils devaient recevoir d’autres connaissances utiles avant d’être déployés, demain, dans des CHSLD du nord et de l’est de la métropole, de même qu’à Laval, des zones « chaudes » où les renforts sont très attendus.
C’est le cas notamment du CHSLD Grace Dart, où l’on a déploré le décès d’une préposée, le 17 avril dernier.
« Ça nous rend fiers d’aider la population. C’est autant gratifiant qu’un déploiement outre-mer. Ça va être un autre défi », indique le caporal Michaël Carrier-Collet qui a dans le passé servi en Irak ou encore au Québec lors d’inondations.
STRESSÉE, MAIS CONFIANTE
« Oui, il y a une crainte. C’est sûr que je n’ai pas envie de ramener “ça” chez nous, mais je ne suis pas inquiet que les Forces vont nous soutenir à travers tout ça », poursuit-il, avant son départ hier matin.
« C’est sûr qu’il y a un petit stress. Ça demeure de l’inconnu pour l’instant. Ce n’est pas quelque chose que je fais tous les jours, mais ça va bien aller, je suis confiante », a ajouté sa collègue, la cavalière Sarah Fillion.
Même s’ils n’ont pas de compétences spécifiques en santé, les militaires du régiment feront assurément une différence, d’après le lieutenant-colonel Cédric Aspirault, qui dirige la force opérationnelle provenant de Valcartier.
Dans un premier temps, ils exécuteront des tâches générales, comme aider les personnes âgées à se déplacer, faire des inventaires ou transporter des cabarets.
AIDER À LA MAISON
L’objectif est de libérer le personnel civil et d’autres équipes de l’armée qui, elles, ont une spécialité médicale, pour que celles-ci se concentrent sur d’autres tâches urgentes liées à leur expertise.
D’ailleurs, des infirmières et des techniciens médicaux de Valcartier sont déjà sur le terrain.
« On aide énormément de personnes à travers le monde. Les gens se sont déployés et ont vu toutes sortes de cas difficiles. Maintenant, de pouvoir le faire à la maison, on est extrêmement fiers de le faire. On est prêts à le faire », a affirmé le lieutenant-colonel Aspirault.
Les militaires de Valcartier répondent ainsi à l’appel du premier ministre québécois, François Legault, qui a réclamé l’aide supplémentaire de 1000 soldats.
Ils s’ajoutent aux 130 membres des Forces armées déjà déployés depuis plus d’une semaine.