Les armes de Bissonnette et Lépine interdites
Le gouvernement Trudeau souhaite mieux contrôler les armes à feu
OTTAWA | Dans la foulée de la tuerie de la Nouvelle-Écosse, le gouvernement Trudeau a l’intention de bannir sous peu plusieurs types d’armes à feu tristement célèbres en raison de leur utilisation dans des drames qui ont marqué notre histoire.
Les libéraux semblent avoir trouvé une façon de mettre en oeuvre une partie de leur programme en matière de contrôle des armes à feu, même si le Parlement tourne au ralenti à cause de la pandémie de COVID-19.
UN DÉCRET
Le gouvernement Trudeau s’apprêterait, selon nos informations, à interdire par décret – donc sans passer par l’adoption d’un projet de loi – les armes utilisées dans les tueries de la Polytechnique et de la mosquée de Québec.
Si la mesure va de l’avant, il s’agirait d’un tournant historique pour le contrôle des armes à feu au pays.
Car 30 ans après Polytechnique, l’arme de l’auteur du drame Marc Lépine, le Ruger Mini-14, est toujours légale au Canada.
Tout comme celle d’Alexandre Bissonnette, le VZ58 Sporter. Au total, le décret interdirait au moins 11 types d’armes, dont les AR-15, le M-14, le Beretta CX4 Storm, le SIG MCX et le Swiss Arms Classic Green, selon une liste consultée par Le Journal.
Les libéraux de Justin Trudeau avaient promis en campagne électorale d’interdire toutes les armes d’assaut de type militaire, y compris l’AR-15 utilisée par les auteurs de plusieurs fusillades de masse aux États-Unis.
Ils s’étaient aussi engagés à donner aux municipalités le pouvoir de bannir les armes de poing et à instaurer un programme de rachat d’armes d’assaut achetées légalement.
La tuerie qui a fait 22 victimes en Nouvelle-Écosse la semaine dernière a relancé l’épineux débat sur le contrôle des armes à feu au pays.