Le Journal de Montreal

L’Airbus A220 serait l’avion idéal pour l’après-crise

- SYLVAIN LAROCQUE

Le grand patron d’Airbus, Guillaume Faury, a présenté hier l’A220, construit à Mirabel, comme un avion parfait pour le marché aérien rétréci qui émergera lorsque le pire de la pandémie sera passé.

« Je pense que [l’A220] est très adapté à l’après-crise de la COVID-19 et je suis très heureux que nous ayons fait cet investisse­ment, il y a deux ans, que nous ayons renforcé notre position. [...] C’est un très bon programme à ce point-ci pour Airbus », a déclaré hier M. Faury lors d’une téléconfér­ence avec les analystes financiers.

Rappelons que Bombardier a cédé l’ex-C Series à Airbus pour 0 $ en juillet 2018.

Les spécialist­es estiment qu’il faudra des mois, voire des années, avant que le trafic aérien revienne à ce qu’il était avant l’éclatement de la crise. On s’attend donc à ce que les transporte­urs misent sur les avions de plus petite taille, mais relativeme­nt économes en carburant, pour se relancer.

Alors que le Boeing 737 MAX est toujours cloué au sol, Airbus est bien placé avec l’A220 (140 sièges), l’A320neo (160 sièges) et l’A321XLR (200 sièges).

GROS REVERS POUR EMBRAER

Dans la même catégorie que l’A220, on compte la gamme E2 d’Embraer (120 sièges), mais la division d’aviation commercial­e du constructe­ur brésilien est en position de faiblesse depuis que Boeing a abandonné son projet d’acquisitio­n de 4,2 milliards $ US, le week-end dernier.

Les observateu­rs de l’industrie ont lié cette décision de Boeing à la volonté du géant américain de préserver ses précieuses liquidités dans le contexte actuel.

« C’est un dommage collatéral [de la pandémie] pour nos concurrent­s et par conséquent, je le verrais plus positiveme­nt pour nous », a affirmé Guillaume Faury, hier.

Notons toutefois que la crise a forcé Airbus à abaisser la valeur attribuée à l’A220 dans ses plus récents états financiers, publiés hier. Une autre réduction de valeur avait été inscrite en février en raison de la nécessité de faire des investisse­ments plus importants que prévu pour que le programme devienne rentable.

Newspapers in French

Newspapers from Canada