Un pari très audacieux
La série NASCAR veut relancer ses activités à la fin de mai aux États-Unis
Dans un pays où les gouverneurs des différents États ne s’entendent pas sur les mesures de déconfinement que certains observateurs jugent prématurées et trop risquées, voilà que la Coupe NASCAR souhaite relancer sa saison dès le 17 mai au circuit de Darlington, en Caroline du Sud.
La discipline-reine du stock-car américain est à l’arrêt depuis la quatrième étape d’une longue saison qui devait comporter 36 escales.
Seules les courses à Daytona (17 février), Las Vegas (23 février), Fontana (1er mars) et Phoenix (8 mars) ont pu être présentées avant que la COVID-19 ne vienne interrompre les activités.
Selon le site Autoweek, les équipes des trois divisions majeures du NASCAR auraient obtenu copie d’un calendrier révisé regroupant les huit premières épreuves étalées entre le 17 mai et le 14 juin. Du nombre, trois seraient disputées le mercredi.
À HUIS CLOS
Le gouverneur de la Caroline du Nord a notamment bon espoir d’avoir deux courses sur son territoire en moins d’une semaine, les 24 et 27 mai, au complexe de Charlotte.
« Nous croyons être en mesure de présenter ces épreuves, pourvu que la situation de la pandémie ne se détériore pas d’ici là », a déclaré Roy Cooper, cité par l’Associated Press.
Comme en F1, pour laquelle différents sites spécialisés s’amusent à établir toutes sortes de scénarios souvent farfelus, les dirigeants du NASCAR envisagent de présenter des courses sans spectateurs, du moins pour les premières au calendrier. Les propriétaires des pistes concernés auraient accepté cette initiative.
OBSTACLES
Or, il ne s’agit que de pures spéculations. Et plusieurs obstacles se dressent devant les organisateurs.
On a beau dire que les effectifs seraient réduits à chaque événement, reste que les rassemblements, en tenant compte des équipiers, officiels et autres intervenants essentiels, paraissent inévitables. En Coupe NASCAR, on compte 40 voitures, en moyenne.
UNE JOURNÉE POUR CHAQUE DIVISION
Il faudrait notamment espacer les emplacements dans les garages, ce qui rend improbable la possibilité d’accueillir les trois divisions majeures du NASCAR (Camionnettes, XFinity et Coupe) en même temps.
Dans de tels cas, dont à Homestead, en Floride (courses reprogrammées du 12 au 14 juin), chaque journée devrait être consacrée à une seule série sans possibilité de chevauchement.
Selon notre interprétation, les essais libres seraient réduits au minimum, probablement une seule séance, avant les qualifications et la course. Jamais deux séries ne partageraient le site au même moment.
« TOUT EST POSSIBLE »
Selon l’analyste et directeur général du Grand Prix de Trois-Rivières, Dominic Fugère, il faut croire à la démarche du NASCAR.
« La course automobile est le sport qui se prête le mieux à des courses à huis clos en toute sécurité, a-t-il fait valoir. Les pilotes et leurs équipiers dans les puits sont casqués, ainsi que les groupes d’intervention en bordure de piste et dans les puits de ravitaillement.
« Les risques de propagation du virus sont minimisés. Mais oui, tout est possible et réalisable. »
Enfin, qu’arriverait-il en cas d’accident où l’intervention des secouristes est exigée en grand nombre sur les lieux ?
Pour limiter le risque de contamination, répond-on, les pilotes blessés n’enlèveraient leur casque qu’au centre médical.