Le Journal de Montreal

Avec qui iriez-vous à la guerre ?

- puck, RÉJEAN TREMBLAY rejean.tremblay@quebecorme­dia.com

La chronique de Richard Martineau m’a beaucoup interpellé hier. Une bonne chronique dont l’argument de base faisait référence à notre comporteme­nt pendant la période délicate du déconfinem­ent. Et Martineau, qui n’a rien d’un chroniqueu­r de sports, s’est tourné instinctiv­ement vers le hockey pour appuyer certains de ses points. On est sur la patinoire, on a le puck sur la palette et c’est nous qui allons par notre comporteme­nt avoir de l’influence sur la partie essentiell­e dans nos vies qui est en train de se jouer.

J’ai lu, j’ai relu. Ce que François Legault dit en fait, c’est qu’il fait confiance aux Québécois pour jouer le match.

J’ai encore relu. C’est le plus grand des défis. Avoir confiance, se faire confiance. Parce que si on perd le

il va y avoir plus de morts, et les mois de septembre et d’octobre vont être une horreur.

Et le flash m’est tombé dessus. Si j’avais à bâtir une équipe du Canadien pour affronter le coronaviru­s, si je devais confier ma vie et mon avenir immédiat à un groupe de joueurs et de dirigeants, à qui je ferais confiance ? Si votre vie en dépendait ? Qui prendriez-vous ?

« CASSEAU » DANS LE BUT

Je ne niaiserais pas avec le puck. J’aime bien Carey Price, je trouve Angela Price formidable sur Instagram, mais si c’est pour sauver ma peau, pour sauver mon avenir dans la prochaine année, c’est Patrick Roy que je choisis. Vas-y mon « Casseau », va me gagner l aga me. Je ne veux personne d’ autre. Fais ce qu’il ya à faire, je compte sur toi.

Pensez-y, c’est une partie. Contre le plus sournois et le plus pervers des adversaire­s jamais affrontés. Pire que les Bruins, que les Nordiques ou l’Union soviétique. Un adversaire qui attaque de partout, qui ne laisse aucun répit. Et qui étouffe l’imprudent. J’ai besoin de six défenseurs qui jamais ne vont me laisser tomber, qui vont me protéger et qui sauront mener l’attaque si jamais ce foutu virus montre une faiblesse.

Jean-Claude Tremblay est trop audacieux, ce n’est pas le temps. Shea Weber est trop lent. Je ne prends aucun risque et je commence la bataille avec Larry Robinson et Serge Savard. Ils forment ma première unité de défense si jamais je sens la fièvre m’envahir. Avec eux, je me sens rassuré.

Puis, je me tourne vers Doug Harvey et le grand Jacques Laperrière.

Harvey va être brillant, il va ralentir les attaques et contrôler le puck, Quant au grand « Lappy », je sais qu’il va faire le ménage dans les coins, devant le but et qu’il va être capable de s’élancer avec ses grandes enjambées qui parfois semblaient maladroite­s.

Guy Lapointe est évidemment le pilier de la troisième paire et avec Andreï Markov, je sais que je vais pouvoir dormir tranquille.

Tous les autres très bons défenseurs de l’histoire du Canadien, Émile Bouchard, P.K. Subban, Éric Desjardins ou Rod Langway et Rick Green n’arrivent pas à percer le top 6. Pensez-y, c’est votre vie qu’ils doivent protéger.

ATTAQUER L’ENNEMI

Les quatre trios de l’attaque ne peuvent pas avoir de faiblesse. La moindre erreur peut vous envoyer aux soins intensifs. Ils doivent être habiles, fiables et surtout déterminés et prêts à se sacrifier pour l’objectif.

Mon premier trio pour entamer le match est formé de Dickie Moore, Jean Béliveau et Guy Lafleur. Les trois ont été champions compteurs et les trois vouaient une passion totale et absolue à leur équipe. Ils vont passer la soirée dans le territoire de l’ennemi et avec les défenseurs choisis pour les appuyer, il n’y a pas un adversaire qui va s’imposer contre eux.

Le deuxième trio est formé de Maurice Richard, son frère Henri et à l’aile gauche, de Mats Naslund.

Le troisième trio va de soi. Bernard Geoffrion à droite, Jacques Lemaire au centre et Steve Shutt à gauche. Avec Lemaire et Geoffrion, le côté gauche serait rarement sous pression. Et un marqueur de 60 buts est toujours utile pour abattre un adversaire. Et si Marc Tardif, qui vient de battre la COVID-19, était resté avec le Canadien, j’y ferais une place.

J’ai besoin d’un solide quatrième trio pour subir les assauts imprévus de cet adversaire dangereux même quand on le pense confiné dans son territoire. Bob Gainey va de soi à gauche. Guy Carbonneau est au centre. Je confierais ma vie à ces deux-là. Et Brendan Gallagher est à mon humble opinion le seul attaquant de l’édition actuelle à qui je ferais confiance dans une situation de vie ou de mort. Les autres ne me disent rien de bon.

LES DIRIGEANTS

Pour venir à bout d’un adversaire mortel si on le laisse s’installer, on a besoin d’une équipe de direction solide. Capable de réflexion, d’audace raisonnée et de leadership.

Mon directeur général est Serge Savard. Je sais que les statistiqu­es et la réputation de Sam Pollock surpassent celles de tout le monde dans l’histoire de la Ligue nationale. Mais on est en guerre, ne l’oublions pas. Et le calme et la confiance exprimés par le « Sénateur » joueraient un rôle important pour ce match.

Mon coach est Scotty Bowman. Capable de tout faire, capable de s’adapter à toutes les situations. Mon docteur est le doc Claude Clément.

Tous ceux qui sont d’accord avec mes sélections peuvent m’écrire à Tremblay.rejean@yahoo.ca. Les autres aussi…

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PHOTOS D’ARCHIVES Larry Robinson, Guy Lafleur et Patrick Roy, trois légendes du Canadien.
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