Le Journal de Montreal

Peu de vérificati­ons de Québec sur les investisse­urs

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Québec ne fait pas de vérificati­ons systématiq­ues sur les propriétai­res des immeubles qui abritent les ressources intermédia­ires (RI).

Le ministère de la Santé laisse chaque établissem­ent local de santé établir ses critères avant d’octroyer un contrat.

Le Groupe immobilier Globale, par exemple, a fait affaire avec cinq entités gouverneme­ntales distinctes.

« Ils nous demandent la liste [des actionnair­es] et nous donnent l’autorisati­on de signer des contrats publics », affirme Anthony Falvo, associé chez Groupe immobilier Globale. On leur montre les états financiers… tout le kit. »

Il dit cependant n’avoir jamais été questionné sur les proches de membres du crime organisé ayant investi dans ses immeubles.

« Ils m’ont pas posé de questions là-dessus. »

Dans les appels d’offres, nous avons trouvé une liste de 19 critères que partagent plusieurs établissem­ents. Un de ceux-ci permet d’exclure une ressource dont les dirigeants ont des antécédent­s judiciaire­s « en lien avec les aptitudes requises et la conduite nécessaire à la fonction de ressource ».

Une entreprise de Tomasso Cirillo, propriétai­re de la Ressource de la Montagne, a reconnu avoir éludé la loi fiscale en 2008. Ça ne l’a pas empêché d’exploiter une RI par la suite.

Dans le cas de Globale, les individus aux liaisons douteuses apparaisse­nt seulement dans les entités qui possèdent les immeubles, et non dans les entreprise­s qui exploitent les ressources.

UNE ENQUÊTE EN 2011

En 2011, une enquête relevait des lacunes dans le système d’octroi des places en RI.

Cette investigat­ion administra­tive avait été lancée par le gouverneme­nt du Québec, après la fermeture d’une RI de Montréal, le pavillon Marquette.

Plusieurs aînés y avaient été maltraités et certains s’étaient fait prendre leurs chèques de pension par l’administra­tion.

Le propriétai­re, Déjean Victor, était à l’époque un présumé trafiquant de drogue. Il a par la suite été reconnu coupable de complot d’importatio­n de cocaïne en 2018, pour des faits qui se sont déroulés entre 2009 et 2011.

Dans son rapport, l’enquêteur Alain Lampron concluait que « pour des RI de 10 places ou plus, [le processus d’octroi des places] présente des lacunes qui commandent des ajustement­s notables ».

Il a affirmé à notre Bureau d’enquête qu’il s’était penché « sur le processus » et qu’il n’avait pas reçu le mandat de fouiller sur les autres propriétai­res de résidences.

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Associé au Groupe immobilier Globale
ANTHONY FALVO Associé au Groupe immobilier Globale

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