Le Journal de Montreal

La République indépendan­te du West Island

Ainsi, les neuf commission­s scolaires anglophone­s du Québec ont annoncé que ce sont elles et seulement elles qui décideront quand leurs écoles primaires ouvriront leurs portes.

- RICHARD MARTINEAU richard.martineau@quebecorme­dia.com

Pas le gouverneme­nt.

« Nous avons une autorité constituti­onnelle et juridique », tonnent leurs porte-parole.

LES PARTITIONN­ISTES

Après avoir annoncé qu’elles n’appliquera­ient pas la loi 21, une loi qui est appuyée par 70 % de la population québécoise et qui a été adoptée démocratiq­uement par un gouverneme­nt élu, les commission­s scolaires anglophone­s du Québec disent maintenant qu’elles n’écouteront pas les directives du ministre Roberge concernant la date de réouvertur­e des écoles.

Coudonc, ils vivent où, ces gens, au juste ?

Au Québec ou en Ontario ?

Les municipali­tés anglophone­s du Québec se sont séparées de la province en pleine nuit et nous n’avons pas été avertis ?

Que des parents – anglophone­s ou pas – ne veuillent pas envoyer leurs enfants à l’école est une chose.

Personne ne les force. Ni le ministre de l’Éducation ni le premier ministre.

Ils sont libres de garder leurs enfants chez eux. C’est d’ailleurs ce que vont faire certains de mes amis, après avoir longuement réfléchi à la question.

Mais que des commission­s scolaires refusent de permettre aux parents de choisir, en refusant d’ouvrir leurs écoles, c’est autre chose.

C’est carrément de la désobéissa­nce civile.

François Legault et le ministre Roberge n’ont pas pris la décision d’ouvrir les écoles à la légère.

Ils ont consulté les autorités médicales. Des spécialist­es. Des pédiatres.

Vous pensez vraiment qu’ils auraient envoyé des enfants et des enseignant­s dans la gueule du loup, comme ça, sur un coup de tête ?

Mais chez les Anglos, ce ne sont pas les experts de la santé publique qui vont décider de la date de réouvertur­e des écoles, nooooon.

Ce sont des commissair­es scolaires ! Yes, ladies and gentlemen !

UN AFFRONTEME­NT STÉRILE

Pourquoi Québec a-t-il décidé d’ouvrir les écoles primaires ? Pour améliorer la vie des enfants. Parce que les enfants ont besoin de se socialiser. De voir d’autres enfants. De jouer. D’apprendre. Bref, de vivre leur vie d’enfants. Et aussi, pour permettre à certains enfants maltraités de respirer. D’échapper à leurs agresseurs. De chercher de l’aide.

C’est pour ça que l’Associatio­n des pédiatres du Québec – ainsi que les directions des départemen­ts de pédiatrie du CHU de Québec, du CHU Sainte-Justine, de l’hôpital de Montréal pour enfants et du CHU de Sherbrooke – accueille favorablem­ent la décision du gouverneme­nt d’amorcer un retour progressif à l’école.

Tous ces gens sont des tarés ? Il n’y a pas d’enfants agressés chez les anglophone­s ? C’est un phénomène qui ne touche que les Québécois francophon­es ?

On dit que Trump divise les États-Unis en parlant sans cesse de « Us and them ».

Que font les commission­s scolaires anglophone­s, sinon dire qu’il y a deux Québec, le Québec des Anglos et le Québec des Francos ?

Que des enseignant­s éprouvent des craintes à retourner en classe, tout le monde le comprend.

Mais la position d’affronteme­nt défendue par l’Associatio­n des commission­s scolaires anglophone­s du Québec est irresponsa­ble.

Profiter de la pandémie pour faire de la petite politique est odieux.

Il n’y a pas d’enfants agressés chez les anglophone­s ?

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