Des chèques de la prestation d’urgence à des détenus
Au moins une quinzaine de prestations canadiennes d’urgence destinées à des détenus ont été saisies dans les dernières semaines par les agents correctionnels dans les prisons du Québec.
« Ce genre de subterfuge des personnes incarcérées, c’est loin d’être nouveau et ça ne me surprend pas du tout, lance Mathieu
Lavoie, président national du syndicat des agents de la paix en services correctionnels.
« On le voit depuis des années, notamment avec le chômage ou l’aide sociale. Des gens remplissent des formulaires pour tenter de continuer à toucher à leurs prestations », explique-t-il.
PLUS D’UN CHÈQUE PAR PERSONNE
Selon le ministère de la Sécurité publique, 13 chèques de la Prestation canadienne d’urgence (PCU) ont été interceptés par le personnel jusqu’à présent.
« Dans certains cas, plus d’un chèque était adressé à la même personne », a précisé Marie-Josée Montminy, porte-parole du ministère.
Les demandes pourraient avoir été faites par téléphone, puisque les détenus peuvent faire des appels, ou au moyen des nombreux téléphones cellulaires qui circulent illégalement entre les murs des prisons.
« Les demandes peuvent également avoir été faites au nom d’une personne incarcérée par une personne à l’extérieur de l’établissement de détention », ajoute Mme Montminy.
Les chèques de 2000 $ ont été saisis lors de la fouille du courrier, qui se fait systématiquement par les agents correctionnels.
Dans des établissements fédéraux, des chèques de PCU adressés à des prisonniers auraient également été trouvés, indique Frédérick Lebeau, président de la section québécoise du Syndicat des agents correctionnels du Canada.
« Les agents correctionnels sont à l’affût », indique-t-il.
POUR TOUT LE MONDE
Afin d’accélérer le processus et envoyer les chèques le plus rapidement possible aux demandeurs, le gouvernement fédéral a décidé d’octroyer la PCU à quiconque en a fait la demande.
Ceci étant dit, l’Agence du revenu pourrait éventuellement effectuer des vérifications et demander des remboursements, indique Janick Cormier, porte-parole de la ministre du Revenu national.
Selon le directeur parlementaire du budget, la PCU risque de coûter 35,5 milliards $.