Prendre une part de responsabilité
L’ensemble de la société a aussi un rôle à jouer dans le sort réservé aux aînés, dit la ministre Blais
Alors que les décès en CHSLD se comptent par centaines, c’est non seulement le gouvernement, mais l’ensemble de la société québécoise qui doit prendre une part de responsabilité quant au sort réservé aux aînés, estime la ministre responsable de ces milieux de vie, Marguerite Blais.
« Le premier ministre a été très généreux, il a pris le blâme pour tout ce qui se passe. Mais je fais partie du gouvernement et à un moment, si on aime nos aînés, il nous faut tous, collectivement, prendre une part de responsabilité par rapport à ça », a-t-elle déclaré en entrevue, hier.
Selon elle, une des raisons principales pour expliquer le drame qui se produit dans les CHSLD en ce moment vient de l’organisation de ces milieux de vie depuis une vingtaine d’années.
À deux ou même trois patients par chambre, il est parfois difficile d’isoler les personnes infectées, d’où cette transmission rapide du virus semblable à un « feu de paille », comme l’a déjà qualifiée François Legault.
MANQUE DE MAIN-D’OEUVRE
Aussi, le manque de personnel a joué pour beaucoup, admet la ministre Marguerite Blais, au moment où 10 500 travailleurs du réseau de la santé sont absents puisqu’ils sont infectés par la COVID-19 ou craignent de l’être.
À ce sujet, Québec espère pouvoir retenir un certain nombre d’étudiants ou d’autres travailleurs venus prêter main-forte temporairement en CHSLD afin de régler définitivement ce problème.
« On est pas mal convaincu que de ce nombre, il y a des personnes qui vont rester par la suite. On mise là-dessus, il va falloir vraiment encourager à venir travailler auprès des aînés », a affirmé Marguerite Blais.
« SOCIÉTÉ BIENVEILLANTE »
Elle insiste : dans un Québec où la population est vieillissante (la province est celle au Canada qui compte le plus de milieux de vie pour aînés), davantage de personnes devront venir travailler en CHSLD.
« Après la crise, on pourra faire tous les bilans qu’on veut, mais moi j’insiste pour qu’on prête main-forte pour que notre société soit une société bienveillante et généreuse envers nos plus vulnérables », a-t-elle ajouté.