Le Journal de Montreal

Douze fois plus de Québécois contaminés

- ROXANE TRUDEL

Plus de 250 000 Québécois seraient contaminés par la COVID-19 à l’heure actuelle, c’est-à-dire 12 fois plus de cas que ceux qui ont été confirmés médicaleme­nt, soutient une étude.

Si la prévention est actuelleme­nt « l’arme la plus efficace contre le virus », il est primordial de connaître le total d’individus infectés pour prendre des décisions éclairées, croit Raphaël Godefroy coauteur de l’étude et économiste à l’Université de Montréal.

« À long terme, on devrait être en mesure de soigner les gens avec des médicament­s et des vaccins, mais à court terme, la prévention s’appuie sur la connaissan­ce du risque. Il faut savoir combien de personnes sont malades », explique-t-il.

L’analyse publiée hier démontre qu’au Québec, le nombre réel de personnes contaminée­s tournerait plutôt autour de 256 130 cas.

« C’est quand même une toute petite portion de la population, mais c’est beaucoup plus gros que les quelques milliers de personnes qu’on voit dans les médias », ajoute l’économiste, en expliquant que ce chiffre pourrait peser dans la balance des décisions du gouverneme­nt.

3 % DES QUÉBÉCOIS INFECTÉS

La différence s’expliquera­it par le fait que beaucoup de personnes asymptomat­iques ou présentant des symptômes bénins ne seraient pas comptabili­sées dans les totaux officiels, puisque le Canada ne teste qu’une petite fraction de sa population.

« Quand on regarde les études sérobiolog­iques qui ont été faites ailleurs, on pense plus qu’on est autour de 3 % [de la population qui est infectée en ce moment], maximum 5 % dans certains sous-secteurs où ça a circulé plus », a confirmé hier en point de presse le Dr Horacio Arruda, directeur de la santé publique.

Pour accélérer le processus et permettre aux Québécois de retourner travailler plus rapidement, l’économiste propose de tester plusieurs personnes en même temps, ce qui diminuerai­t considérab­lement le nombre de tests nécessaire­s.

« L’avantage de ce genre de méthode, c’est que s’il y a un groupe qui a de moins grandes probabilit­és d’être malade, mais qu’on veut être sûr qu’ils ne le sont pas, ça permet de confirmer d’un seul coup que tout le groupe est négatif », explique Raphaël Godefroy.

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RAPHAËL GODEFROY Économiste

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