« C’est un zoo à Shanghai ! »
L’entrepreneur James Dixon a enfin réussi à faire venir ses masques au Québec
Cloîtré en Floride, où son épouse a accouché il y a un mois, Dany Gagnon a mis en oeuvre l’un des projets les plus ambitieux de sa carrière : noliser un avion pour permettre à l’entrepreneur James Dixon de livrer au Québec des millions de masques.
« C’est un zoo actuellement à Shanghai », s’exclame Dany Gagnon, qui est vice-président de Chrono Aviation.
« Il y a six heures d’attente juste pour que les camions puissent entrer sur le tarmac et avoir accès aux avions », précise-t-il.
Les retards ont pourtant commencé bien avant d’arriver à l’aéroport de Shanghai, qui est actuellement la plaque tournante mondiale de l’exportation d’équipement de protection individuelle.
« On a eu la surprise de devoir remballer tous nos masques à la suite d’un changement de réglementation en Chine. Ç’a fait exploser nos coûts d’entreposage », explique James Dixon, propriétaire de l’entreprise longueuilloise 911Pro, spécialisée notamment dans les véhicules d’urgence.
Souhaitant donner un coup de main au gouvernement, il a acheté des millions de masques et d’autres produits de protection. Mais à cause de la paralysie d’une bonne partie du transport aérien mondial, il n’arrivait pas à faire livrer rapidement la marchandise au Québec. Il a donc décidé de noliser lui-même un avion pour faire le travail.
DÉPART REPOUSSÉ
M. Dixon a contacté Chrono Aviation, qui a réservé un Airbus A340 de la compagnie portugaise Hi Fly. L’entrepreneur espérait que l’appareil puisse décoller de Shanghai le 18 avril, mais les retards de logistique ont repoussé le départ à hier. Le caractère exceptionnel de la situation actuelle fait en sorte que Chrono Aviation doit suivre de très près chaque étape du processus.
« Ma job, c’est de rendre possible ce type d’opération là pour des entrepreneurs qui, pour la plupart, n’ont jamais fait ça de leur vie », résume M. Gagnon.
D’AUTRES AVIONS S’EN VIENNENT
Chrono a déjà reçu des réservations pour 15 autres vols de matériel médical entre la Chine et le Québec, dont quatre qui auront lieu au cours des prochains jours. Une firme de New York a acheté 24 vols pour approvisionner des clients américains.
« C’est sûr que c’est plus d’ouvrage que notre business habituelle, mais c’est quand même mieux que de ne pas avoir de travail et c’est une belle façon pour nous de minimiser la catastrophe que ç’aurait pu être si on n’avait plus rien », explique Dany Gagnon. L’entreprise espère même qu’elle pourra ajouter ces activités logistiques internationales à son coeur de métier, le transport aérien au Canada. « Si on garde ce volet-là après, on va sortir gagnants de cette crise-là, note M. Gagnon. [...] Mais ça va prendre combien de temps avant de revenir à ce que c’était avant ? »
« C’EST MALADE ! C’EST PLUS GROS QUE TOUT ! » – James Dixon, président de 911Pro