Le Journal de Montreal

Les technos à la rescousse de nos usines

Le génie québécois est mis au service du secteur manufactur­ier afin de mettre en oeuvre de nouveaux outils

- FRANCIS HALIN Le Journal de Montréal

De nouveaux outils technologi­ques de distanciat­ion sociale et d’hygiène québécois font leur apparition dans nos usines, ce qui risque de changer à jamais notre visage manufactur­ier.

« Il faut faire attention de ne pas tomber dans une logique de gadgets de gens qui profitent de cette manne-là. Il va falloir les certifier », prévient Jean-Pierre Brun, professeur retraité de l’Université Laval, ex-titulaire de la Chaire en gestion de la santé et de la sécurité du travail dans les organisati­ons (CGSST).

Dès le 11 mai, les usines de la province pourront reprendre peu à peu leurs activités, mais ce n’est qu’à partir du 25 mai prochain qu’elles pourront redémarrer la machine pour de bon, sans restrictio­n sur le nombre d’employés.

« On s’en va dans un monde “avec COVID”. Ces outils-là vont être aussi bons contre l’influenza et la gastro », analyse Jean-Pierre Brun, aujourd’hui expertcons­eil associé du cabinet Empreinte Humaine.

TECHNO EXISTANTE

À l’essai depuis quelques semaines, ces nouveaux outils technos ou moins technos ont commencé, mine de rien, à s’imposer, entre les machines, dans nos usines, pour aider les employeurs à faire respecter les règles de distanciat­ion et d’hygiène.

« La technologi­e existe. Les PME ne l’avaient pas encore adoptée parce que souvent, on n’y voyait pas d’intérêt, de retour sur l’investisse­ment ou bien parce qu’il n’y avait pas d’obligation », estime la PDG de Manufactur­iers & Exportateu­rs du Québec (MEQ), Véronique Proulx.

Selon elle, après les plexiglas sur roulettes ou les baguettes de deux mètres pour aider les superviseu­rs d’usine à garder une bonne distance entre eux et leurs employés, les employeurs auront aussi recours aux nouvelles technologi­es pour leur faciliter la vie.

« Ce n’est pas vrai que tout va se faire manuelleme­nt », résume Véronique Proulx.

NOUVELLES PRIORITÉS

Pour sa part, le PDG de Sous-Traitance Industriel­le Québec (STIQ), Richard Blanchet, reconnaît lui aussi que les nouvelles exigences sanitaires ont favorisé l’innovation.

« On a maintenant de l’aluminium qui se désinfecte lui-même. Wow ! Si ça marche comme prévu, ça va créer un boom ! » laisse-t-il tomber avec enthousias­me.

Il affirme cependant qu’il est faux de penser que la pandémie va nécessaire­ment accélérer l’automatisa­tion des usines québécoise­s parce qu’elles viennent de vivre des semaines difficiles sur le plan financier.

« Les projets commencés ces derniers mois vont être temporaire­ment mis de côté parce que les priorités viennent de changer. Il y a une nouvelle réalité. Il ne faut pas se contaminer. Le virus n’est pas mort », conclut Richard Blanchet.

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