Bouffée d’air en Espagne
Le déconfinement des populations se poursuit à des rythmes variés en Europe
MADRID | (AFP) À mesure que le reflux de la pandémie se confirme en Europe, le déconfinement des populations s’y poursuit à des rythmes variés, l’Espagne redécouvrant hier les joies du sport et de la promenade.
À Madrid, de nombreux habitants sont sortis courir, parfois en groupes. « Merci de courir sur les trottoirs », lançait par haut-parleur un policier municipal.
« Après tant de semaines de confinement, j’avais très envie de sortir, courir, voir du monde. Hier j’étais comme un enfant à la veille de Noël », commentait un quadragénaire du quartier de Chueca, levé à l’aube pour aller trottiner.
Mêmes scènes à Barcelone sur le front de mer, et dans d’autres villes du pays, faisant dire à certains inquiets, tel Jose Antonio, retraité de 65 ans : « Si les gens veulent se contaminer, qu’ils se contaminent, mais le résultat, ce sera que dans 15 ou 20 jours, ils nous enfermeront de nouveau ».
Des tranches horaires devront être respectées, pour éviter la surfréquentation des rues et maintenir à distance enfants et personnes âgées.
DÉCONFINEMENTS PROGRESSIFS
Le port du masque sera par ailleurs une « obligation » dans les transports publics dès lundi, a annoncé hier le chef du gouvernement Pedro Sanchez.
Le déconfinement de l’Espagne et de ses 47 millions d’habitants doit se faire par phases d’ici la fin juin, à l’image d’autres pays d’Europe occidentale où les gouvernements imposent des déconfinements progressifs pour éviter une nouvelle vague de contaminations.
La levée des restrictions est bien enclenchée en Allemagne, en Autriche et dans les pays scandinaves, qui imposent toujours néanmoins « mesures barrières » et distanciation sociale.
DÉBUT DU PROCESSUS
La France et l’Italie se préparent au début du processus. À Rome, où un rebond du nombre de morts quotidien a été enregistré hier (474 décès — mais dont 282 sont en fait des décès hors hôpital du mois d’avril non comptabilisés jusqu’à présent), le responsable de la cellule chargée de répondre à la pandémie, Domenico Arcuri, a imploré ses concitoyens de « ne pas baisser la garde », alors que des mesures d’assouplissement doivent commencer à être appliquées demain.
En France, où l’on a enregistré 166 décès en 24 heures, soit le chiffre le plus bas depuis plusieurs semaines, le gouvernement a décidé néanmoins de prolonger de deux mois, jusqu’au 24 juillet, l’état d’urgence sanitaire en vigueur depuis le 24 mars.
En Grande-Bretagne, le premier ministre Boris Johnson a promis un plan de déconfinement la semaine prochaine.
La pandémie a fait au mois 241 682 morts dans le monde depuis son apparition en décembre en Chine.