Le Journal de Montreal

Le cauchemar d’une grand-mère

- LOUISE DESCHÂTELE­TS louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

J’ai 50 ans et je suis la mère de deux filles. Séparée de leur père depuis 2003, je suis avec mon conjoint actuel depuis 2005, lequel m’a beaucoup aidée dans leur éducation. Leur père et moi avons eu plusieurs jugements de la Cour supérieure concernant la garde des enfants et la fixation de la pension alimentair­e, et mon aînée âgée de 25 ans constitue le sujet principal de mon questionne­ment.

À l’été 2013, à 19 ans, elle décidait d’emménager en appartemen­t avec son conjoint. Mon conjoint et moi les avons aidés en leur payant leur première commande d’épicerie, les rideaux et quelques autres nécessités, parce que je ne voulais pas que ma fille manque de quoi que ce soit. Tout était alors au beau fixe entre nous.

En 2015 à la fin de son DEC, son conjoint a acheté la maison de ses parents et ils y sont déménagés. De nouveau, on les a aidés, et mon conjoint a consacré ses deux semaines de congé estival pour participer à la constructi­on d’un garage. Tout s’est bien déroulé jusqu’à la mi-octobre 2015, quand le dernier jugement en matière familiale est venu annuler la pension alimentair­e que mon ex et moi déboursion­s pour elle. Elle avait terminé ses études collégiale­s, elle travaillai­t et vivait avec son copain.

Nous devions, elle, moi et son père, signer les documents à cet effet. Ce dernier en était fort heureux, vu que le montant qu’il donnait à sa fille était beaucoup plus élevé que le mien. À cette époque, je ne fus pas alertée par le fait que ma fille n’a pas voulu venir signer les documents chez moi, pas plus qu’elle n’a voulu que je me présente chez elle. Elle a plutôt opté pour un Tim Hortons entre nos deux demeures.

Silencieus­e et l’air fâché pendant les 20 minutes de cette rencontre, je me suis dit qu’elle devait regretter la somme qu’elle n’allait plus recevoir chaque mois. Et malgré un léger accrochage entre elle et moi durant la constructi­on du garage, je ne ressentais aucun signal d’alarme sur ce qui allait suivre.

Deux ans se sont écoulés sans que je ne reçoive aucune nouvelle d’elle. Malgré toutes mes tentatives pour renouer avec elle, ce fut le silence de sa part. L’arrêt de la pension et l’accrochage à propos du garage me semblaient encore les responsabl­es. Puis sur Facebook, j’apprends qu’elle est enceinte. Quel bonheur pour moi !

Mais je ne fus jamais invitée à quoi que ce soit pour célébrer cet événement. Ma grande fille n’en a même pas profité pour renouer avec moi. Seule ma plus jeune m’a tenue au courant de la suite des choses, puisqu’elle a accouché d’un deuxième enfant en septembre 2019. Mais je ne la connaîtrai pas plus.

Entre les deux naissances, j’ai fait un infarctus du myocarde et je fus opérée d’urgence. Et voilà qu’en octobre 2019, ma cadette a fait le même choix que sa soeur aînée, celui de ne plus me voir. Comment vivre sans mes deux filles ? Qu’est-ce que j’ai bien pu leur faire ? Anonyme

Vous posez les bonnes questions, mais vous êtes la seule à pouvoir y répondre. C’était quoi l’accrochage du garage ? Certes, l’arrêt de l’allocation financière à l’aînée peut avoir provoqué sa réaction. Mais vous ne dites rien de ce que vous avez pu faire à la plus jeune pour qu’elle coupe elle aussi avec vous. Quel genre de comporteme­nt avezvous toujours eu avec vos filles ? Directif ? Intransige­ant malgré votre générosité ? Critique de ce qu’elles faisaient, ou aimant et à l’écoute ? Est-ce que le juridique n’aurait pas pris le pas dans votre situation familiale au détriment de l’aspect humain si important dans les relations parents-enfants ? Il me manque trop d’éléments dans votre puzzle pour aller plus loin dans ma réponse.

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