5e MORT AU COMBAT
La travailleuse sociale de 33 ans était en contact avec des aînés
Une mère de 33 ans qui oeuvrait dans le réseau de la santé est décédée de la COVID-19.
Du haut de ses 3 ans, le petit Arnaud se retrouve désormais orphelin à la suite du décès foudroyant de sa maman, une travailleuse sociale de 33 ans de la Montérégie, infectée à la COVID-19.
« On ne comprend pas du tout, c’est un choc, ma soeur était en bonne santé et elle est partie de façon fulgurante », confie Virginie Ménard.
Le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec a confirmé hier que Laurence Ménard avait été déclarée positive au virus.
À la demande de la famille, une enquête du coroner sera menée afin de confirmer la cause de son décès. Les résultats de celle-ci risquent d’amener un peu de paix aux proches de la défunte, qui nagent dans l’incompréhension la plus totale.
Vendredi, Laurence Ménard se sentait complètement exténuée et avait des difficultés respiratoires.
« C’était son anniversaire, et elle l’a passé couchée, relate sa cadette, âgée de 30 ans. Elle avait un pressentiment que ça pouvait être la COVID-19. »
TROP FAIBLE
Comme elle vit dans une maison bigénérationnelle avec ses parents, Laurence Ménard a pu leur confier son fils Arnaud puisqu’elle était trop faible pour s’en occuper.
Dimanche, toujours exténuée, elle s’est rendue à l’hôpital.
« Elle allait quand même bien, elle marchait toute seule, c’était plus par précaution », explique sa soeur.
Mais son état de santé s’est dégradé dans les heures qui ont suivi. À minuit, les parents de la jeune femme ont reçu un appel pour les aviser qu’elle avait été transférée dans un hôpital de Montréal et qu’ils devaient s’y présenter le plus rapidement possible.
Elle était alors traitée par le département de cardiologie puisque son coeur était en train de lâcher.
Ils n’ont pas pu arriver à temps. Laurence Ménard était décédée lorsque ses parents ont mis les pieds à l’hôpital.
Comme elle travaillait surtout avec des personnes âgées, la résidente d’Acton Vale aurait pu contracter le virus lors de ses visites à domicile. D’ailleurs, le 22 avril, elle
avait reçu un résultat négatif après avoir été testée pour la COVID-19 puisqu’elle avait possiblement été en contact avec une personne infectée au travail.
Or, tout indique qu’elle aurait finalement bel et bien contracté le virus dans les jours qui ont suivi. La santé publique de la Montérégie mènera d’ailleurs une enquête afin de retracer les personnes avec qui elle a pu être en contact.
Son employeur a également offert de l’aide psychologique aux collègues de Mme Ménard. La mère de famille était
très appréciée par ses collègues, selon ses proches.
« Elle avait un fort caractère, alors elle disait toujours ce qu’elle pensait, mais en général, ça plaisait aux gens parce qu’ils savaient toujours à quoi s’en tenir avec elle », dit sa soeur, le sourire aux lèvres.
Laurence Ménard adorait son travail, mais était inscrite à des cours universitaires en ligne afin d’avoir accès à d’autres types de postes en santé.
Quant au petit Arnaud, il a été pris en charge par ses grands-parents pour
le moment. De toute façon, le trio doit demeurer en confinement pour les deux prochaines semaines puisqu’ils ont potentiellement contracté le virus. La liste des personnes qui pourront s’en occuper dans le futur est d’ailleurs plutôt courte, puisque le bambin a été conçu par procréation assistée et n’a pas de papa.
« Ma soeur voulait être maman et elle avait décidé de se lancer toute seule làdedans, explique sa soeur Virginie. Elle s’en occupait tellement bien, je l’admirais. »