Le Journal de Montreal

Chagnon nie des allégation­s d’attoucheme­nts sexuels

Une politicien­ne belge dit avoir eu « la main au cul » de l’ex-député libéral

- ALEXANDRE ROBILLARD ET ANTOINE LACROIX Bureau d’enquête et Le Journal de Montréal – Avec Antoine Robitaille

Une femme politique belge allègue, sans le nommer, que l’ancien président de l’Assemblée nationale Jacques Chagnon lui aurait fait des attoucheme­nts sexuels lors d’une mission parlementa­ire au Québec, ce que l’ex-politicien nie.

M. Chagnon, a pris connaissan­ce en fin d’après-midi hier d’un article de la Radio télévision belge francophon­e (RTBF) rapportant les allégation­s de l’ancienne présidente du Parlement wallon, Emily Hoyos, à son sujet.

« J’ai lu ça. Je n’en reviens pas », a-t-il dit dans une entrevue téléphoniq­ue, en se rappelant toutefois l’avoir rencontrée.

Dans le reportage, Jacques Chagnon n’est jamais nommé et aucune date n’est donnée pour les attoucheme­nts allégués.

Or, selon le site de l’Assemblée nationale du Québec, une délégation belge y a été reçue du 10 et 13 mai 2011. M. Chagnon a alors accueilli sept parlementa­ires wallons, dont Mme Hoyos, dans le cadre de la cinquième session du Comité mixte

Assemblée nationale/Parlement wallon.

Dans un communiqué de l’Assemblée nationale, il est possible de voir une photo officielle de l’événement, où Jacques Chagnon et Emily Hoyos sont côte à côte.

« Au moment où on fait la photo officielle, le président me met la main au cul. Le président québécois, qui ne sait pas qu’en Belgique, on ne met pas la main au cul d’Emily Hoyos parce qu’elle n’aime pas qu’on parle de son cul, ni qu’on le touche… et je ne dis rien, c’est la photo, qu’est-ce que tu veux faire ? » a affirmé Mme Hoyos au média belge.

JUSQU’AU RESTAURANT

Selon le reportage de RTBF, le harcèlemen­t allégué se serait poursuivi au restaurant.

« Il essaye constammen­t de lui mettre la main sur la cuisse. Le repas s’arrêtera avant le café. Le greffier sera informé de l’agression. Mais Emily Hoyos en garde un souvenir atroce, empreint d’un immense sentiment de solitude et d’impuissanc­e », indique l’article de la RTBF.

En raison du décalage horaire, il a été impossible de s’entretenir avec Mme Hoyos.

Jacques Chagnon se souvient de cette rencontre protocolai­re entre les délégation­s belge et québécoise et du souper qui a suivi, à une date qu’il ne peut situer précisémen­t. Il se rappelle n’avoir rencontré Emily Hoyos qu’une seule fois.

INVRAISEMB­LABLE

M. Chagnon a formelleme­nt rejeté les allégation­s de Mme Hoyos voulant qu’il lui ait mis la main au postérieur.

« Bien non, c’est évident, je ne fais pas ça avec personne, dit-il. Je n’ai pas fait ça avec elle ni avec d’autres. »

Selon lui, ces allégation­s sont invraisemb­lables, car des attoucheme­nts sexuels ne peuvent être commis en présence d’une douzaine de personnes comme c’était le cas lors de cet événement.

« On n’était pas à la même place ou elle se trompe de monde. Je n’ai jamais été seul avec elle », affirme-t-il.

Il assure que tout geste déplacé n’aurait pu échapper à ses collègues qui pourraient, selon lui, témoigner en sa faveur.

« Je me serais fait tordre les ouïes par mes collègues, et avec raison », dit-il.

M. Chagnon n’a pas précisé quelles suites il entend donner aux allégation­s de Mme Hoyos.

 ?? PHOTO TIRÉE DU SITE DE L’ASSEMBLÉE NATIONALE ?? L’ancien président de l’Assemblée nationale, Jacques Chagnon, et Emily Hoyos sont côte à côte sur cette photo officielle datant de mai 2011. L’ancienne présidente du Parlement wallon allègue que l’ex-politicien lui aurait fait des attoucheme­nts sexuels.
PHOTO TIRÉE DU SITE DE L’ASSEMBLÉE NATIONALE L’ancien président de l’Assemblée nationale, Jacques Chagnon, et Emily Hoyos sont côte à côte sur cette photo officielle datant de mai 2011. L’ancienne présidente du Parlement wallon allègue que l’ex-politicien lui aurait fait des attoucheme­nts sexuels.

Newspapers in French

Newspapers from Canada