Le Journal de Montreal

Les demandes aux banques alimentair­es explosent

Les organismes communauta­ires s’inquiètent du manque de financemen­t, vu l’annulation de leurs activités

- ANNE-SOPHIE POIRÉ – Avec la collaborat­ion de Diane Tremblay

Plus de demandes et moins d’argent : ce sont les défis auxquels les banques alimentair­es sont confrontée­s depuis le mois de mars, et il semblerait que ces difficulté­s ne se régleront pas à court terme.

« On entrevoit le reste de l’année avec beaucoup d’inquiétude­s. Le manque à gagner sera encore plus grand dans les prochains mois », plaide Anne St-Arnaud, directrice des communicat­ions pour Jeunesse au Soleil.

Dans le dernier mois, l’organisme a dû venir en aide à 50 % plus de familles, chaque jour, au moment où leurs activités de financemen­t – comme le tournoi de golf – ont été annulées en raison de la pandémie.

En avril, Moisson Montréal a distribué 7,4 M$ en denrées, soit 2,3 M$ de plus qu’en 2019 pour ce seul mois, selon le directeur général de l’organisme Richard Daneau.

DENRÉES INSUFFISAN­TES

Près de 30 % plus de produits ont été offerts à chacun des organismes desservis par Moisson Montréal.

Mais les denrées supplément­aires ne suffisent pas à combler leur insécurité.

Les organismes craignent que les liquidités ne viennent à manquer malgré tout.

Jeunesse au Soleil, qui a suspendu la collecte sur place pour limiter les contacts, livre ses paniers directemen­t aux familles.

Les frais de location de voitures et d’essence qui s’ajoutent aux dépenses grugent les petites économies de l’organisme.

À LA MERCI DE L’ÉCONOMIE

La hausse du taux de chômage et les règles d’admissibil­ité élargies aux banques alimentair­es expliquent entre autres la forte croissance de la demande.

Du côté des Banques alimentair­es du Québec, on se dit préoccupé par l’impact de la fin de la Prestation canadienne d’urgence (PCU) dans les prochains mois.

La COVID-19 augmentera l’insécurité alimentair­e aussi longtemps que l’économie ne reviendra pas à la normale, selon les organismes.

Dans la Capitale nationale, Moisson Québec a vu sa demande d’aide alimentair­e doubler depuis le début de la crise, passant de 35 000 à 70 000 par mois.

Elle réclame l’aide du gouverneme­nt, sans quoi elle redoute de ne plus arriver à la fin du mois.

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PHOTO CHANTAL POIRIER Laura Brett, Claude Chupenga et Vanessa Afonso assemblent les paniers de denrées qui seront livrés directemen­t aux familles par l’organisme Jeunesse au Soleil.

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