Trump appelle à rouvrir l’économie même au prix d’un bilan plus lourd
Les États-Unis viennent de franchir le cap des 70 000 décès liés au coronavirus
PHOENIX | (AFP) Le président américain Donald Trump a appelé hier avec force à rouvrir l’économie, même si cela devait alourdir encore le bilan de la pandémie de COVID-19 aux États-Unis.
« Je ne dis pas que tout est parfait. [...] Est-ce que certains vont être durement touchés ? Oui. Mais nous devons ouvrir notre pays et nous devons l’ouvrir bientôt », a lancé le président américain depuis une usine Honeywell de masques respiratoires à Phoenix, dans l’Arizona.
Interrogé peu après sur ABC News, il s’est montré encore plus explicite. Penset-il que « des vies seront perdues afin de rouvrir l’économie » ? « Il est possible que cela arrive car nous ne serons pas confinés dans nos maisons », a-t-il répondu.
Si les États-Unis viennent de franchir le cap des 70 000 décès liés au coronavirus et pourraient atteindre celui des 100 000 avant le début du mois de juin, la Maison-Blanche concentre depuis plusieurs jours son message sur le déconfinement en cours.
Preuve de la volonté de l’exécutif de marquer le début d’un nouveau chapitre, le vice-président Mike Pence a indiqué que la cellule de crise sur la COVID-19, qu’il dirige, devrait être démantelée dans les semaines à venir.
DES « GUERRIERS »
Estimant que les Américains étaient des « guerriers », Donald Trump a estimé qu’ils étaient prêts pour cette « nouvelle phase de la bataille ».
Kayleigh McEnany, porte-parole de la Maison-Blanche, a par ailleurs précisé que les experts médicaux resteraient étroitement associés au processus de décision. « Le président poursuivra son approche basée sur des données pour une réouverture en toute sécurité », a-t-elle souligné.
Après avoir laissé entendre le contraire, M. Trump s’est présenté au milieu des ouvriers de l’usine Honeywell, tous munis de masques, sans en porter un lui-même, se contentant de lunettes de protection.
Début avril, le milliardaire républicain avait souligné qu’il n’avait pas l’intention, à titre personnel, de se plier à la recommandation des autorités sanitaires de porter un masque.
« Porter un masque en recevant des présidents, des premiers ministres, des dictateurs, des rois, des reines, je ne sais pas... Je ne le sens pas pour moi », avaitil avancé, alors que toutes les visites de dirigeants étrangers étaient déjà interrompues depuis des semaines.
NOUVEAU FOYER
Malgré des mesures de confinement mises en place depuis plus d’un mois, la région de Washington est un nouveau foyer de la maladie aux États-Unis.
Malgré la fermeture des écoles et des commerces jugés non essentiels, puis le confinement décrété fin mars, les courbes de contaminations, d’hospitalisations et de décès ont continué à grimper autour de Washington.
Washington, qui compte plus de 5300 cas positifs et 264 morts pour 700 000 habitants, a identifié une hausse des cas positifs, en majorité des transmissions dans des foyers à plusieurs générations, dans deux quartiers de la ville.