Des producteurs de porcs inquiets
Un des plus importants producteurs de porcs du Québec craint le pire pour les 100 000 bêtes de la province coincées dans les porcheries, qui devraient normalement prendre le chemin de l’abattoir.
« On leur fait attention, de la naissance jusqu’à la fin, alors c’est triste », confie Serge Ménard, copropriétaire de la ferme Meloporc à Saint-Thomas de Joliette, dans Lanaudière, qui vient de passer le flambeau de la ferme familiale à ses enfants.
À la porcherie Meloporc, plus de 1200 porcs sur les 40 000 sont prêts pour l’abattoir. Dans l’ensemble du Québec, ce chiffre explose à 100 000, selon les Éleveurs de porcs du Québec.
Ces derniers jours, les principaux abattoirs ont ralenti leurs activités en raison des mesures sanitaires liées à la COVID-19. « Il y a eu un ralentissement dans trois de nos usines, mais les choses se replacent », dit le porte-parole d’Olymel, Richard Vigneault.
LES PORCHERIES DÉBORDENT
À Yamachiche, l’usine ATrahan a fermé deux semaines. À Saint-Esprit, l’usine a dû réduire ses activités en raison des travailleurs qui ne pouvaient plus venir de Montréal. Même chose à l’usine F. Ménard – Olymel, à L’Ange-Gardien, qui a ralenti la cadence.
« Les porcheries débordent. Il y a des porcs qui ont des crises de coeur, qui deviennent nerveux ou qui meurent parfois en chemin dans les camions vers l’abattoir parce qu’ils sont trop gros », déplore Serge Ménard de Meloporc.
« Ce sont des choses qui peuvent arriver, mais il faut éviter qu’on en arrive là, regrette de son côté le président des Éleveurs de porcs du Québec, David Duval. S’il faut les tuer, mieux vaut opter pour l’abattage humanitaire. »