Improvisation réussie
La comédie de situation improvisée Rue King fascine et provoque les rires
Si vous n’êtes pas convaincu que c’est au Québec qu’on trouve les meilleurs improvisateurs, jetez un oeil à Rue King. On s’en reparlera ensuite.
À quoi comparer cette nouveauté du Club illico ? Pensez à Dieu merci, cette défunte émission à sketches animée par Éric Salvail de 2007 à 2012, mais portée au niveau supérieur. Car Rue King, c’est une sitcom improvisée. Aucun texte, aucune répétition. Les comédiens jouent les scènes une seule fois devant public et doivent suivre les directives qu’un « maître du jeu » (Stéphane Bellavance) leur livre dans l’oreillette. Des fois, c’est pour les aider. D’autres fois, c’est pour leur mettre des bâtons dans les roues.
Cet exercice est fascinant à regarder. Au début du tout premier épisode, quand Sophie Cadieux
(Lâcher prise), Pier-Luc Funk (Fragile) et MarieÈve Morency (Les sapiens) apprennent ce qu’ils s’apprêtent à jouer quelques secondes avant d’entrer sur scène, on sent leur nervosité. Et quand, en pleine action, ils reçoivent une consigne du type « passe du rire aux larmes en racontant ta rupture » ou « attire l’attention sur toi maintenant », on voit leur cerveau tourner à vitesse grand V. Mais, immanquablement, ils finissent toujours par s’en sortir haut la main. Et quel sens du punch ils possèdent !
Lors d’un point de presse virtuel organisé hier avec l’équipe derrière la série, Pier-Luc Funk a indiqué qu’il n’avait jamais connu quelque chose du genre. « C’est de l’impro comme on n’en a jamais fait et comme on n’en a jamais vu », a déclaré le comédien.
Après avoir regardé 3 des 10 épisodes qui seront mis en ligne jeudi, on doit lui donner raison. ÉCHOS DE FRIENDS Adaptation libre d’un format allemand produite par Entourage Télévision (Animania, Stars sous
hypnose) en collaboration avec Québecor Contenu, Rue King fonctionne en dépit d’un scénario usé qui rappelle un peu trop celui de
Friends : les tribulations de colocataires et amis qui passent beaucoup (trop) de temps au café au-dessus duquel ils habitent. Plus précisément, la comédie brosse le portrait de Sophie (Cadieux), une avocate qui décide de repartir à zéro à Sherbrooke en aménageant avec deux étudiants prénommés Pier-Luc (Funk) et Marie-Ève (Morency).
Nous n’en dirons pas plus sur l’histoire. De toute manière, c’est probablement la partie la moins intéressante du projet.
Rue King vaut le détour pour admirer le travail du trio d’improvisateurs au coeur de l’action. Ils sont rapides, drôles et inventifs. Et plus les épisodes passent, plus ils gagnent en confiance.
SANS (TROP) DE CABOTINAGE
Les acteurs de soutien sont également excellents, particulièrement Mehdi Bousaidan (Trop,
Med). Contenant ses tendances au cabotinage, l’humoriste affiche une impressionnante moyenne de gags par minute.
Quant aux comédiens invités, Julien Lacroix (épisode 1), Marie-Soleil Dion (épisode 2) et Anne-Élisabeth Bossé (épisode 5) font très bonne figure. On est curieux de voir comment Antoine Vézina, Léane Labrèche-Dor et Arnaud Soly vont se tirer d’affaire. On ignore si Rue King saura autant nous divertir durant toute une saison, mais pour l’heure, on a juste hâte de dévorer le reste des épisodes. Parce que rire un bon coup par les temps qui courent, c’est précieux.
Club illico présente la première saison de Rue King dès jeudi.