Le Journal de Montreal

Une embûche de taille à l’horizon

- DAVE LÉVESQUE

Si la MLS veut éventuelle­ment reprendre ses activités, elle va devoir affronter une embûche de taille en ce qui concerne le transport transfront­alier puisque le circuit compte trois équipes au Canada. Pour le moment, la frontière canado-américaine demeure fermée.

Tant que les deux pays ne se seront pas entendus pour assouplir les règles transfront­alières, on imagine mal des matchs être disputés au Canada.

La solution pourrait peut-être se trouver dans la présentati­on de rencontres dans des stades neutres.

Si c’est l’option qui devait être retenue, on peut facilement s’imaginer que les joueurs des clubs canadiens ne seraient guère enchantés de devoir laisser leurs familles derrière eux pour une période prolongée.

LOGISTIQUE

Et même si toutes les rencontres sont disputées devant des gradins vides, la logistique demeure compliquée, notamment en Europe où il serait difficile d’avoir moins de 250 personnes dans un stade avec le personnel des deux clubs et tous les employés nécessaire­s au déroulemen­t de la partie et à la captation télévisuel­le.

Ce n’est pas tout, on craint aussi des rassemblem­ents de partisans devant les stades, ce qui pourrait donner du fil à retordre aux policiers.

On a d’ailleurs exprimé ces craintes du côté de Liverpool où le club espère remporter son premier championna­t de la Premier League en 30 ans.

Et l’idée d’un retour ne fait pas l’unanimité. Brighton, qui joue en Angleterre, est devenu ce week-end le premier club à s’opposer ouvertemen­t à une reprise des activités dans des stades neutres.

REPORT

Le président du comité médical de la FIFA, Michel D’Hooghe, prône la suspension des activités au moins jusqu’au début de la prochaine saison des championna­ts européens, en août.

« Imaginez qu’on teste un joueur après deux ou trois matchs et qu’il soit positif, a-t-il soutenu au quotidien anglais Telegraph la semaine dernière. On devra alors mettre toute l’équipe en quarantain­e et son championna­t serait certaineme­nt terminé. »

« À mes yeux, le bon sens selon mon expérience médicale, c’est de cesser toute forme de compétitio­n parce que c’est une situation très dangereuse. C’est un combat entre la santé et l’économie. »

Ses propos font écho à ceux du Dr Anthony Fauci, directeur de l’Institut national de l’allergie et des maladies infectieus­es des États-Unis, qui indiquait que « sans pouvoir garantir la sécurité, il faudra fort probableme­nt se priver de certains sports cette saison ».

Michel D’Hooghe et Anthony Fauci possèdent des voix qui portent, on devrait peut-être les écouter.

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