Seule la COVID-19 peut sauver le Canadien
Marc Bergevin et Geoff Molson ont la paix depuis le 12 mars. Ils ont fait patate et raté les séries éliminatoires pour une troisième année de suite. Quatre fois en cinq ans. Une honte.
Cette semaine, c’est la grande analyse des huit ans de Marc Bergevin comme directeur général du Canadien. Et surtout, l’analyse et la critique des cinq dernières saisons, celles de son plan quinquennal.
Les « connaisseurs » lancent des couteaux dans toutes les directions. Des sondages se contredisent en soutenant à 56 % que Trevor Timmins est le plus grand problème du CH… et que ce qu’il y a de mieux chez le Canadien, c’est la bonne relève.
Relève qui doit être bien camouflée puisque le Rocket de Laval ne participe pratiquement jamais aux séries éliminatoires.
Mais toutes ces analyses demeurent superficielles. Elles ne voient pas l’ampleur de la catastrophe.
C’est simple. Personne ne pourra maintenant sauver et relancer le Canadien. Il va falloir attendre 20 ans pour espérer voir une « grande » équipe au Centre Bell.
Et voici pourquoi.
DE BONNES TRANSACTIONS
Marc Bergevin n’a pas tout mauvais. Il a réussi de bonnes transactions. Mais il ne faut pas oublier qu’il a complètement détruit l’héritage laissé par Bob Gainey et Pierre Gauthier. Il a commencé comme directeur général avec un gagnant du trophée Norris, P.K. Subban, un gagnant du trophée Vézina et du trophée Hart, Carey Price, et un marqueur de 35 buts, Max Pacioretty. Et il pouvait profiter du troisième choix total du repêchage, Alex Galchenyuk. Un club capable d’empiler 100 points par saison.
S’il a réussi de bonnes transactions, il a perdu Alex Radulov, Andrei Markov et même Alexei Emelin. C’est du gros stock.
Marc Bergevin a un bon instinct pour transiger. Et sans doute que ses dépisteurs du professionnel sont compétents. Mais a-t-il l’intelligence et le jugement pour bâtir et diriger une entreprise aussi complexe qu’une équipe de hockey ? Estil capable de prendre les décisions qui s’imposent pour régler un problème qui perdure ? Ça ne semble pas être le cas puisque Trevor Timmins sévit toujours.
En fait, Marc Bergevin a-t-il l’aura, la prestance, la crédibilité d’un Sam Pollock ou d’un Serge Savard ? Est-il capable d’inspirer confiance à un agent ou à un joueur sur le marché des joueurs autonomes ?
MADAME DÉCIDE
La réponse, vous l’avez. Le Canadien n’a pas réussi à attirer à Montréal un seul joueur de haut niveau au cours des 25 dernières années. Aucun. Nada. Niet.
Ce n’est pas juste la faute de Marc Bergevin. Montréal est la ville la plus taxée en Amérique du Nord. C’est ici que les impôts sont les plus lourds. C’est une ville francophone. Ça fait peur. On sait qui prend la décision quand une organisation fait les yeux doux à une grande vedette. C’est madame. Et on l’a vu avec Mme Brendan Shanahan ou Sylvie Brière. Un tour d’hélicoptère ne suffit pas.
De plus, à moins qu’il ne soit un Québécois, pourquoi un joueur viendrait se les geler à Montréal dans une organisation qui traîne maintenant une réputation de « losers » ? Et les dirigeants du CH ont tellement fait peur aux joueurs avec leur traitement psychotique de tous ces journalistes doux comme des moutons et contrôlés jusqu’à la moelle, qu’ils ont créé un énorme épouvantail à moineaux. Non, mais pensez-vous pour cinq cennes que Chantale, Martin, Renaud, Dave, Pierre et les autres sont épeurants et dangereux ?
LE REPÊCHAGE… ENCORE ?
Il reste le repêchage et le bon développement des jeunes. Mais à moins d’être un fefan invétéré, allez-vous croire aveuglément les promesses de Geoff Molson, de Marc Bergevin et de Trevor Timmins ? Combien de promesses avezvous eues depuis cinq ans ?
Le repêchage n’est pas la panacée qu’on veut vous vendre pour continuer à empocher vos dollars. Prenez les Oilers d’Edmonton. Dix ans de médiocrité leur ont permis de repêcher à satiété des prospects de grand talent. Dont Connor McDavid et Leon Draisaitl. Ils n’ont même pas fait les séries la saison dernière. Et les Leafs de Toronto ? Malgré Auston Matthews et Mitch Marner, ils ont eu besoin de faire sauter le plus renommé des entraîneurs pour avoir de l’allure.
Vous pensez que Trevor Timmins va mieux faire ? Ah oui ? Ah bon. Tant mieux.
Même là, avec le record de Marc Bergevin, rien ne dit qu’il saura garder à Montréal les hypothétiques grands joueurs que Timmins pourrait dénicher quand ils arriveront à l’autonomie.
Ce ne sera pas les joueurs autonomes, le repêchage et le développement sont douteux, ce ne sera pas la réputation de « losers » de l’équipe.
Reste quoi pour relancer cette organisation ?
Si la Ligue nationale est assez massacrée financièrement, si le plafond salarial baisse drastiquement, si les équipes pauvres en arrachent avec leurs finances, alors avec un nouveau brassage de cartes et les millions empilés par Molson, peut-être que Marc Bergevin sera chanceux à la table de poker.
Reste donc la COVID-19.