Coincée deux mois sur un bateau
Une acrobate québécoise et son conjoint ont tué le temps en s’entraînant avec les moyens du bord
Une acrobate québécoise est soulagée d’avoir enfin pu quitter la minuscule cabine du bateau sur lequel elle a été tenue « prisonnière » durant près de deux mois, en Allemagne.
« C’était pas évident. On n’avait même pas l’espace pour faire un push-up », conte Laurie Marchand, 26 ans.
Elle était la seule Québécoise à bord du bateau de croisière Mean
Schiff 3, qui est amarré près du rivage, à Cuxhaven, depuis le 15 mars.
En novembre, l’acrobate professionnelle avait paraphé un contrat avec la compagnie TUI Cruises, voulant qu’elle se produise en spectacle avec une troupe de cirque en mer.
Or, la pandémie a causé l’immobilisation soudaine du navire, et seules les personnes autorisées ont pu en sortir.
CONFINÉS EN CABINE
Mme Marchand et son conjoint américain sont demeurés confinés dans une minuscule cabine, avec tous leurs bagages et le matériel d’entraînement entassés. Ils ne sortaient que pour se nourrir.
« On pouvait sortir de la chambre, mais tout était fermé, et on ne voulait pas risquer d’attraper le virus. On n’avait qu’un petit balcon pour prendre l’air », dit-elle.
Les employés de six autres embarcations de l’entreprise à un moment sont montés à bord. Ils ont donc été autour de 3000 personnes au total, estime l’athlète originaire de Gatineau. Une dizaine d’entre eux ont ensuite été déclarés positifs à la COVID-19.
« En principe, il n’y aurait pas dû avoir de gens infectés, car tout le monde était en quarantaine, affirme Mme Marchand. Mais des policiers, des hauts placés de la compagnie et une équipe médicale ont fait des allers et retours. On a craint pour notre sécurité. »
HAUTE TENSION
Cette situation avait néanmoins haussé le niveau de tension, qui est devenu de moins en moins soutenable chez les membres de l’équipage. Des policiers ont dû intervenir lorsque des individus ont saccagé pour des milliers de dollars en meuble, en fin de semaine dernière.
Une vidéo circule sur le web, dans laquelle on peut entendre des passagers crier aux autorités stationnées en bordure de la route, où le bateau s’était accosté.
« Assez, c’est assez. Laissez des gens rentrer à la maison », crient-ils.
TUI Cruises a fait savoir qu’elle faisait « tout en [son] pouvoir pour organiser les voyages de retour le plus vite possible ».
Laurie Marchand a dû attendre d’être déclarée négative au virus avant de prendre l’avion vers Toronto, jeudi. Son copain est quant à lui rentré en Pennsylvanie.