Les inquiétudes légitimes de Trudeau
Le premier ministre Trudeau aurait dépassé les bornes samedi. Imaginez, il a osé dire que la situation à Montréal l’inquiète !
« Ingérence », « arrogance d’Ottawa » a bondi le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet.
Sérieux ?
UNE VÉRITÉ DE LA PALICE
Contrairement à ce que lui imputent ses détracteurs, Justin Trudeau n’a pas effectué une « sortie » contre Québec samedi.
Un journaliste lui a demandé si, comme député montréalais, il était inquiet.
Il a répondu : « Je suis très inquiet pour les citoyens à Montréal comme je suis inquiet pour les gens à travers le pays ».
Alors que le moindre relâchement entraînerait une explosion des cas dans la métropole, y a-t-il quelqu’un au pays qui n’est pas gravement préoccupé par la situation à Montréal ?
On reproche assez souvent à Justin Trudeau de ne pas répondre aux questions, on ne va pas en plus s’indigner qu’il énonce une évidence !
Pourquoi le premier ministre du Canada n’aurait pas le droit de dire ce que concède le premier ministre du Québec ? Sommes-nous à ce point insécures que chaque appel à la prudence est vu comme une insulte ?
UN FÉDÉRALISME FONCTIONNEL
Pour une fois, le Canada fonctionne comme il le devrait.
Les provinces gèrent la crise sur le terrain, à leur rythme. Ottawa coordonne des objectifs communs et assure un appui logistique et financier. Équipement de protection, militaires, tests de dépistage, milliards en aide ont remplacé les remontrances et conditions que le fédéral a l’habitude d’imposer.
Tout n’est pas parfait. C’est normal. À la recherche de solutions, les provinces et Ottawa ont jusqu’ici évité de se crêper le chignon pour se faire du capital politique. Nous devrions nous en réjouir.
La crise de la COVID-19 est assez tragique et complexe. Il n’était pas nécessaire d’en inventer entre Québec et Ottawa.